Critique complète de l'ultraportable Asus ZenBook 14 UX433FA (i7-8565U, UHD 620, FHD, SSD 512 Go)

Les bordures d’écran étroites en haut et en bas de l’écran ont un effet secondaire intéressant. Ce portable semble plus large que les autres portables 16:9, le châssis ayant l’air moins profond. En fait, l’UX433 est exactement aussi profond que le XPS 13, malgré l’écran de 14 pouces plus grand. Asus a réussi à le réduire de 2,5 cm par rapport à la génération précédente UX430, largement grâce à la bordure inférieure réduite.

L’appareil pèse autant que beaucoup de ses concurrents, étant légèrement plus épais (15,9 mm) que le XPS 13 (11,6 mm), le MacBook Air (15,6 mm), et que le Yoga C930 (14,9 mm). Le UX433 possède donc l’une des tailles les plus réduites de sa classe, même s’il n’est pas le plus fin.

L’Intel 9560 assure la connectivité Bluetooth 5 et WLAN jusqu’à théoriquement 1,73 Gbit/s. Nos résultats sont bien inférieurs, notre serveur étant limité à une ligne 1 Gbit/s. Nous n’avons pas eu de problème de connectivité durant nos tests.

La coque inférieure nécessite à la fois un tournevis Torx T5 et un Philips, pour les deux vis cachées sous les patins en caoutchouc. Rien de bien compliqué, il est juste un peu gênant de devoir enlever les deux patins.

Les évolutions sont limitées au SSD M.2, les modules WLAN et RAM étant soudés. Un emplacement vide sous le caloduc est réservé au GPU dédié, pour les versions qui en sont équipées.

Le trackpad Precision (10,5 x 6,2 cm) est moins large que celui de la dernière génération UX430 (10,5 x 7,5 cm). Néanmoins, la glisse est fluide et réactive, sans tremblements à de faibles vitesses.

Les touches des clics intégrées sont un peu molles, avec un bruit discret. Le clickpad fait le job s’il n’y a pas de souris, mais nous trouvons plus simple de taper sur la surface pour cliquer. Le trackpad du MateBook X Pro concurrent fait mieux à cet égard.

Une fonctionnalité unique de la nouvelle série UX333 / 433 / 533 est le pavé numérique virtuel, inspiré de celui du PC gamer Zephyrus GX501. En pressant le coin supérieur droit du trackpad, sa surface se transforme en un clavier virtuel tactile. C’est une approche intelligente, surtout pour les petits portables qui n’ont pas de pavé numérique dédié.

En pratique, ce pavé numérique virtuel n’est tout simplement pas aussi fiable qu’un pavé numérique dédié, parce qu’il n’a pas de retour quand on tape. Si on tape vite, il y aura inévitablement des valeurs manquantes. De plus, la luminosité du rétroéclairage ne peut pas être contrôlée, et elle bien trop élevée pour un avion par exemple ou pour une chambre. C’est mieux que rien, mais l’ajout d’un contrôle de la luminosité et d’un retour haptique permettrait de rendre ce pavé tactile bien plus confortable à utiliser.

L’espace colorimétrique est d’environ 89 % du sRVB et de 58 % de l’AdobeRVB - Asus annonçant une couverture sRVB de 100 %. Les résultats sont similaires à ceux des Ultrabooks grand public, et légèrement meilleurs que ceux du UX430. Une meilleur couverture est possible avec le ZenBook UX580 de 15,6 pouces, mais pas avec les séries UX333 / 433 / 533.

Des mesures plus précises avec un spectrophotomètre X-Rite révèlent une température des couleurs trop élevée en sortie d’usine, avec une mauvaise reproduction du bleu et du bleu sarcelle. Alors qu’on s’y attend avec une dalle bon marché avec une couverture limitée, nous avons été un peu surpris de le voir avec un portable premium. Notre calibrage corrige ce problème, et améliore grandement la fidélité des couleurs. Nous recommandons vivement d’utiliser notre profile ICC pour tirer le meilleur de cet écran, d’autant qu’il est capable d’afficher des couleurs très fidèles.

L’écran brillant possède une mauvaise lisibilité à l’extérieur, la luminosité n’étant pas suffisante pour contrecarrer les reflets. Se mettre à l’ombre reste la meilleure solution si le travail à l’extérieur est inévitable. Le MateBook X Pro et le XPS 13 9370 sont équipés d’écran plus lumineux - si la lisibilité à l’extérieur est importante pour vous.

Est-ce que ce nouveau processeur est plus rapide que le Core i7-8550U qu’il remplace ? Les tests CineBench révèlent que le i7-8565U dans notre Asus est juste de 6 % plus rapide que l’i7-8550U dans l’UX430 de la génération précédente, et légèrement en deçà du Core i5-8259U du MacBook Pro 13. C’est au mieux une évolution mineure, surtout quand on la compare au gain massif de performances apporté par la série Kaby Lake R l’an dernier. Les utilisateurs venant de processeurs Kaby Lake ou précédents verront des gains de performances significatifs.

Passer Cinebench R15 Multithread en boucle montre des performances plutôt stables au cours du temps. Le score initial de 624 points passe à environ 586 points, soit une baisse de 6 %. Bien que légèrement meilleur que l’i7-8550U du UX430, nous espérions un score initial supérieur, pour distancer un peu plus les prédécesseurs Kaby Lake R.

Consultez notre page dédiée au Core i7-8565U pour plus d’informations techniques et de tests.

PCMark place notre Asus à des pourcentages à un chiffre de ses concurrents, dont le Yoga C930 et l’UX430 sortant. En d’autres termes, les performances systèmes ne sont pas vraiment meilleures qu’avec la génération précédente Kaby Lake R. Le dernier MacBook Air 2018 fait beaucoup moins bien, largement à cause de son processeur  Y bien plus lent.

Nous n’avons pas eu de problèmes logiciels ou matériels durant nos tests.

Le système de refroidissement est presque identique à celui du prédécesseur UX430, malgré les gros changements du reste du châssis. Le ventilateur est actif durant les sollicitations légères (navigation web, streaming), mais reste largement inaudible à une distance normale. Les sollicitations moyennes les plus fortes vont faire monter le bruit des ventilateurs à 36 dB(A), à comparer aux près de 42 dB(A) du UX430 - mais équipé d’une carte graphique GeForce. Notre UX433 aurait été équipé d’une GeForce, il se serait certainement comporté comme le UX430.

Les ventilateurs sont plutôt silencieux, juste un peu moins que des Ultrabooks avec iGPU comme le XPS 13 ou le Spectre 13 en cas de plus grosses sollicitations. Notre machine souffre d’un léger bruit électronique, que l’on entend lorsque l’on place l’oreille près du clavier.

Nous sollicitons fortement le portable pour identifier tout problème de throttling ou de stabilité. Avec des sollicitations Prime95, nous voyons que la fréquence du CPU est élevée, à 3,9 GHz, avec une température montant lentement à 89 °C. Une fois ce palier atteint, la fréquence commence à alterner entre 2 et 2,7 GHz, afin de garder la température au niveau voulu. La fréquence de base du i7-8565U étant de 1,8 GHz, on peut dire que notre Asus est capable de maintenir un Turbo Boost d’au moins 200 MHz en cas de sollicitations CPU extrêmes. Notre capture d’écran ci-dessous montre cela, avec le cycle de variation de la fréquence.

Avec Prime95 et Furmark simultanément, pour solliciter à la fois le CPU et l’iGPU, les fréquences vont plus baisser, le système devant s’adapter pour satisfaire les sollicitations.

Sur batterie, les performances CPU et GPU seront toutes les deux impactées. Un passage de 3DMark 11 sur batterie donne des résultats Physics de 6 211 et Graphics de 1 745 - contre 7 617 et 1 979 sur secteur.

Peut-être que l’appareil le plus proche auquel nous pouvons comparer le UX433 en ce qui concerne la consommation est le VivoBook Flip de 14 pouces, qui a des CPU 15 W et pas de carte graphique dédiée. Mais même ainsi, le VivoBook Flip 14 s’avère plus efficient dans tous les scénarios. 3DMark 06 exige 42 W de notre UX433, pour seulement 33 W sur le VivoBook. Le nouveau modèle a beau être plus puissant, la hausse de consommation est plus importante encore.

La consommation la plus élevée que nous pouvons enregistrer est de 44 W, sur le petit (5,4 x 5,4 x 2,8 cm) adaptateur secteur 45 W. Cette consommation maximale ne se maintient pas sur de longues périodes, à cause du throttling comme on le voit sur le graphique ci-dessous. La consommation reflète les fréquences observées lors des stress tests.