Critique complète du convertible HP Spectre x360 15-bl002xx

Le châssis en aluminium usiné CNC est très séduisant. Le dos de l’écran, la partie clavier et le dessous sont « argent cendre foncé », mais la couleur paraît, surtout à l’extérieur, comme un gris charbon de bois légèrement violacé. Les côtés et le bord avant du portable, le pourtour du touchpad, et les logos HP sont de couleur cuivre ; les charnières ont des reflets cuivrés également. L’utilisation des couleurs est ici beaucoup plus discrète que sur le Spectre 13 ultra fin, et le résultat final est une vraie réussite.

Bien qu’il ne soit pas aussi robuste que certains autres portables presque unibody, le Spectre x360 est vraiment très rigide, et résiste aux torsions sans craquements perceptibles. Il est un tout petit peu moins résistant quand on appuie au milieu ainsi qu’à gauche et à droite du touchpad, mais rien qui ne nous face craindre pour la longévité de l’appareil. L’écran, avec son écran tactile Gorilla Glass, est également plutôt rigide, et résiste bien aux torsions au regard de sa finesse. Mais un un peu fort entraîne des ondulations à l’écran. Les charnière en métal à 360° ne sont pas aussi convaincantes que le reste du portable, et ne sont à notre avis pas assez rigide pour le lourd écran qu’elles soutiennent. Alors qu’il faut deux mains pour ouvrir l’écran, une fois ouvert il est trop facile à bouger, et rien qu’en prenant l'ordinateur, il peut s’ouvrir au-delà d’un angle de 180 degrés. Et il est possible de le faire osciller rien qu’en tapant dessus. Ce portable n’est pas l’idéal pour voyager en train ou pour ce genre de situation. Les bords de l’appareil n’ont aucun type de patin, si bien qu’il glisse très facilement en mode tente. C’est probablement le prix à payer pour conserver un look haut de gamme, mais nous craignons qu’à terme cela abîme les finitions. Lenovo n’a pas d’équivalent de la fonction lift’n’clock de Lenovo, si bien qu’il n’y a pas moyen de coincer les touches en mode tablette. Enfin, aussi réussies que peuvent être les surfaces, elles conservent trop bien les traces de doigt – qui sont même difficiles à enlever.

Comme mentionné en introduction, HP a réduit les bords de l'écran de quelques millimètres, qui mesurent moins de 5 mm chacune (4,65 mm pour être exacts). Ils parlent ainsi d’un écran "virtuellement sans bordure". Alors que la largeur du portable a diminué par rapport au modèle précédent – voir le comparatif ci-dessous - , la bordure inférieure est très épaisse, à 3,6 cm, si bien que le convertible est légèrement plus profond. Le portable est également légèrement plus épais, même si cela ne se voit pas vraiment en usage normal. La taille du Spectre est maintenant proche de celle du Dell XPS 15, mise à part la profondeur d’environ 1,5 cm. Même ainsi, ce convertible HP est exceptionnellement facile à glisser dans un sac et à transporter, pour un 15 pouces.

Le bilan est mitigé pour la vidéoconférence : alors que l’audio est plutôt bon grâce au microphone numérique double canal, la qualité d’image de la caméra FHD HP TrueVision laisse à désirer. L’image de test à droite a été prise dans une pièce avec un ventilateur de plafond équipé d’ampoules Sylvania Micro-Mini CFL Soft White de 3 x 13 w (équivalent 60 w), au-dessus et à gauche du portable. Il ne s’agit pas d’un faible éclairage, et même ainsi le bruit est très prononcé, en particulier sur les noirs. La précision des couleurs est également très médiocre, avec un orange qui tire sur le rouge, et des détails complètement invisibles.

Comme mentionné dans notre introduction, HP a fait de la dalle IPS UHD UWVA eDP WLAD-backlit de 15,6 pouces 4K l’unique choix pour le portable. Avec ce changement de fournisseur (l’ancienne version avait un écran K4 de LG Philips, tandis que celui-ci est équipé d’une dalle de BOE), HP a également décidé d’abandonner la technologie Pen-Tile, au profit du RVB standard, si bien que le contraste devrait être meilleur.

Grâce à l’écran en verre et à la ultra haute résolution, les icônes et les textes sont très précis, sans aucun grain apparent. Notre seule réserve : le rendu à l’écran d’applications plus anciennes, et parfois même d’applications récentes, n’est pas toujours optimisé, le texte pouvant être illisible ou flou, à cause de la mise à l’échelle. C’est un problème avec les écran UHD, qui n’est pas spécifique au convertible testé ici. Nous mesurons une luminosité moyenne aux alentours de 340 nits : ce nouvel écran est légèrement plus lumineux que son prédécesseur, qui atteignait 275 nits. Le contraste est également meilleur, mais toujours loin d’être idéal, à 717:1. Même si nous ne nous attendons pas à ce que le Spectre rivalise avec les noirs parfaits du ThinkPad X1 Yoga de Lenovo, équipé d’un écran OLED, d’autres écrans de ce type font mieux. Par exemple l’écran du Yoga 910 est légèrement moins brillant, à 310 nits, mais il possède un contraste deux fois plus élevé, à 1400:1.

Les fuites de lumières sont minimes, et réduites principalement aux bords supérieur et inférieur de la dalle. En usage normal, ces zones très légèrement plus lumineuses sont pour ainsi dire invisibles.

Le i7-7500U double cœur (2,7 GHz, jusqu’à 3,5 GHz, 4 Mo de cache, TDP de 15 watts) est utilisé dans nombre de portables et convertibles moyens et hauts de gamme, et notre modèle se comporte comme attendu. Il gère les logiciels de travail et multimédia classiques sans problème, et gère bien également les tâches plus lourdes. Dans le multi-test Cinebench R15, le processeur tourne à 3,1 – 3,5 GHz. Il est intéressant de voir que le Yoga 910 de Lenovo, qui est équipé du même CPU, souffre d’une baisse plus prononcée de la fréquence Turbo, à 2,7 – 2,8 GHz, mais possède un score légèrement plus élevé dans les tests multicœurs. Le Spectre x360 15 surpasse son prédécesseur, équipé d’un Core i5 de la génération précédente, d’environ 10 % pour le simple cœur, et d’environ 20 % pour le multicœur. Les systèmes avec un i7 de 6e génération, comme le i7-6500U, sont plus rapides d'environ 10 %.

Les performances du SSD – un Thoshiba XG3 NVMe THNSN5512GPUK – sont excellentes à tous niveaux. La capacité de 512 Go devrait suffire pour la plupart des utilisateurs, mais il existe une version avec un SSD M.2 NVMe PCIe de 1 To, pour 200 $ de plus (300 € en France). Nous avons rencontré des problèmes avec l’outil AS SSD, qui donne de très bons résultats en lecture, mais de très mauvais en écriture. Même en répétant le test plusieurs fois nous avons le même résultat. Même si nous les avons indiqués ci-dessous, ils sont à prendre avec beaucoup de prudence, parce qu’ils sont très certainement faux.

Le HP Spectre x360 15 est silencieux au ralenti : les ventilateurs ne démarrent presque pas, même s’ils se mettent parfois en route sans raison apparente, avec le niveau sonore passant à 36 dB. Ils montent à presque 43 dB quand ils sont moyennement ou fortement sollicités, le Spectre x360 de 2017 étant ainsi légèrement plus bruyant que son prédécesseur. Mais dans l’ensemble le système réagit bien, même si le bruit des ventilateurs peut se révéler ennuyeux lors de sollicitations prolongées. Le convertible Inspiron 15 de Dell avec un GPU intégré ne monte qu’à 36 dB, et le XPS 15, avec un équipement beaucoup plus puissant et dédié, atteint un inconfortable 48 dB en cas de forte sollicitation.

Le son produit par les deux haut-parleurs stéréo – situés sous les grilles à gauche et à droite du clavier – n’est pas extraordinaire. Les haut-parleurs sont suffisants pour une salle de taille moyenne, mais la qualité du son n’est pas au rendez-vous. Même si les aigus sont honnêtes et pas trop métalliques, les fréquences moins élevées sont moins prononcées, et les basses à peine détectables. L’application "Bang & Olufsen Audio" permet d’ajuster quelques paramètres, mais à notre avis ils n’ont qu’un effet réduit sur la qualité sonore. Nous recommandons des haut-parleurs externes ou des écouteurs pour les séances musicales prolongées. Pour les films et les clips vidéo, les haut-parleurs suffisent, mais il est évident que le Spectre ne peut rivaliser avec des portables multimédias plus grands.

Le Spectre x360 15 redesigné de HP reprend les grandes lignes du petit frère de 13 pouces. Le châssis en aluminium CNC est robuste, et aussi bien fini qu’il paraît au premier abord, même s’il est légèrement plus épais que l’ancien. La mise à jour de la partie matérielle, avec un processeur i7 Kaby Lake et un SSD M.2 de 512 Go, est conséquente, et permettra à l’appareil de rester en course quelques années. L’augmentation des capacités de la batterie est en adéquation avec ces exigences matérielles en hausse, comparé à son prédécesseur. La dalle 4K – maintenant au standard RGB au lieu de PenTile – est brillante et lumineuse, les périphériques d’entrée sont honnêtes, et le stylet actif rend la prise de note agréable. L’une des plus grosses avancées est le passage à une carte graphique dédiée, qui devrait séduire les utilisateurs intéressés par du jeu occasionnel en plus des tâches classiques de productivité.

Nous avons comparativement peu de choses à critiquer : la partie écran est lourde, si bien que les charnières ne la maintiennent pas aussi bien que nous l’aurions voulu. Il n’y a pas de protection sur les bords de l’écran ou de la base, si bien qu'en mode tente le convertible peut glisser sur des surfaces lisses, et que les bords en aluminium risquent de s’abimer, en fonction des surfaces. L’écran 4K souffre pour l’instant de problèmes de mise à l’échelle : HP devrait proposer une version avec un écran Full HD ou WQHD, pour ceux qui n’ont pas besoin ou ne veulent pas d’un écran 4K. Dernier point mais non négligeable : un convertible de 15,6 pouces est encombrant et lourd, même avec des bordures d’écran très fines, si bien que son utilité en mode tablette nous semble plutôt limitée.

Nous n’avons pas pu trouver beaucoup de défauts au HP Spectre x360 15. C’est un 2 en 1 robuste, performant, qui est certainement l’un des meilleurs choix quand on cherche à s'équiper d'un convertible de grande taille.