Critique complète du convertible Dell Latitude 7400 2-en-1 (i7-8665U, UHD 620, FHD)

Le Latitude 7400 2-en-1 est avant tout séduisant. Exceptionnel, même. Jamais Dell n’a été plus proche d’un MacBook Pro pro concurrent, jusqu’au châssis costaud en aluminium brossé. Avant tout mat dans ses finitions, les doubles charnières brillantes et les bords polis sont plus voyants qu’à l’accoutumée dans le segment pro. Néanmoins, malgré ces dehors voyants, il ne détonnera absolument pas dans une salle de réunion.

Comme on en a pris l’habitude avec la série Latitude 7000, la flexibilité est réduite au minimum quel que soit l’endroit, et la machine tient fermement en place grâce à son long patin caoutchouté horizontal ; c’est en gros comparable à ce que propose un XPS 15, ce qui est très bien. La partie écran est solide, résistant à toute tentative de torsion, et fermement maintenue par les deux charnières, qui ne cèdent que très légèrement en cas de vibrations avec une lourde frappe ou en déplacements. Il est presque possible d’ouvrir la machine d’une main, mais il faut appuyer sur la base à la fin, pour éviter qu’elle ne bascule.

Avec 1,512 kg dans la balance (avec la plus grosse batterie 6 cellules), la machine est proche de son prédécesseur, le Latitude 7490, qui était à 1,561 kg. Les dimensions ont en revanche baissé : à seulement 320 x 202 mm, c’est presque 12 % plus petit qu’avant. Elle est également plus fine (15 contre 17,9 mm).

Alors que le châssis a fondu, les ports ont peu changés. D’abord, le port Ethernet a disparu – le châssis est tout simplement trop fin, même avec la conception rabattable des dernières versions. Ensuite, un des deux ports USB 3.0 à gauche a été remplacé par un port Thundebrolt 3, mais ce port remplace aussi le port de charge. Certains devraient considérer ce "retour en arrière" comme un progrès vers plus de Thunderbolt, mais d’autres se plaindront de la réduction du nombre de ports USB A classiques, et de la double obligation d’avoir un quatrième port. Les deux ports USB C embarquent quant à eux la connectivité DisplayPort, ouvrant hypothétiquement la porte aux configurations à trois écrans, sans avoir besoin d’une station d’accueil. Les écrans externes supportant la charge USB C pourront également charger en même temps le Latitude 7400 2-en-1.

L’organisation des ports, dans le même temps, est pratiquement identique à celle des 7490 / 7480. Les ports sont assez proches les uns des autres, mais ils sont tous sur les côtés et placés de façon logique. Nous avons peu de critiques ici, mis à part le risque de voir les connecteurs larges boucher les ports adjacents.

Le lecteur de carte micro SD intégré est très bon, et se rapproche des meneurs de notre tableau, à 172,1 Mo/s dans notre test de copie JPG, et à 209,62 Mo/s dans le test de lecture séquentielle d’AS SSD.

Il n’y a donc pas de connexion Ethernet, si ce n’est avec un adaptateur, mais la connexion sans fil est solide. Assurée par un module Intel Wireless AC 9560, le 7400 2-en-1 domine presque tous les concurrents, avec des vitesses WLAN atteignant les 600 Mbit/s (nous sommes actuellement bridés dans nos tests par un serveur 1 Gbit/s, la 9560 pouvant théoriquement faire mieux).

Le module Intel intègre également le Bluetooth 5.0.

Comme d’habitude, divers niveaux de sécurité matérielle sont proposés avec le Latitude 7400 2-en-1. Cependant, la véritable star ici est la nouvelle fonctionnalité ExpressSign-in de Dell, qui vise à verrouiller / déverrouiller automatiquement l'appareil grâce à l’utilisation conjointe d’un capteur de proximité et de la reconnaissance faciale infrarouge. Nous testerons cette fonctionnalité dans un article séparé.

Ces fonctionnalités peuvent être facilement désactivées via l’icône ExpressSign-in de la zone de notification de Windows, ainsi qu’être configurées pour être automatiquement désactivées quand l’appareil est connecté à un écran externe.

La fiche du Latitude 7400 2-en-1 que nous avons reçu indique une garantie d’un an, mais notre modèle (comme tous les modèles du site de Dell) inclut une garantie sur site de 3 ans, ce qui est habituel de la série Latitude 7000.

Le Latitude 7400 2-en-1 est configurable avec des processeurs Intel de 8e génération, allant du Core i5-8265U au i7-8665U. On a le choix entre 8 ou 16 Go de RAM LPDDR3, mais il faut savoir que la RAM ne peut pas être mise à jour après l’achat, parce qu’elle est soudée sur la carte-mère, il faut donc bien prendre ce dont on a besoin dès le début. Le stockage prévu n’est composé que de SSD NVMe M.2, allant de 128 Go à 1 To (et Dell a promis, pour plus tard dans l’été, d’aller jusqu’à 2 To). Notre modèle est livré avec le SoC le plus haut de gamme, le Core i7-8665U, avec 16 Go de RAM LPDDR3, et un SSD NVMe de 512 Go.

LatencyMon détecte des pics immédiats de latences DPC sur la machine, qui persistent quel que soit le statut du sans-fil (WLAN, Bluetooth). C’est possible qu’une mise à jour des pilotes résolve ce problème dans le futur.

L’Intel Core i7-8665U est le dernier arrivé dans la 8e génération Intel, annoncé en avril 2019. C’est une puce de génération Whiskey Lake, fabriquée grâce à un procédé 14 nm amélioré (14 nm++) et offrant un Turbo Boost potentiel élevé, jusqu’à 4,8 GHz. Cela est dû à une nouvelle fonctionnalité, appelée Thermal Velocity Boost qui, comme le présente Intel, est censé "augmenter opportunément et automatiquement la fréquence du cœur tant que la température du processeur et que l’allocation du turbo le permet".

Si cela ressemble à du Turbo Boost, c’est parce que cela en est – mais plus sensible aux paramètres du système, à la différence (par exemple) du Max-Q – mais inversé, si vous préférez. Basiquement, il permet une hausse de court terme de la fréquence du CPU, jusqu’à quelques centaines de MHz, en plus du Turbo Boost, pourvu que les conditions requises soient rassemblées. En théorie, cela devrait permettre une expérience utilisateur encore plus fluide, la plupart des charges classiques consistant en des sollicitations de courte terme.

L’i7-8665U est configuré pour avoir une fréquence maximale théorique de 4,8 GHz, avec cette nouvelle fonctionnalité TVB. Par ailleurs, les chiffres restent les mêmes : l’enveloppe thermique est de 15 W, et il intègre l’Intel UHD Graphics 620 à 300 - 1 150 MHz. C’est la première fois que nous testons l’i7-8665U, mais nous pouvons espérer dépasser les performances du Core i7-8565U, la fréquence pouvant atteindre hypothétiquement une limite supérieure de 200 MHz, quand les conditions sont idéales.

Malheureusement, alors que notre modèle se comporte bien dans les tests monocœurs, avec un score de 163 dans Cinebench R15 monocœur et 521 secondes dans Super Pi 32M, il a moins bien réussi dans les tests multithread. Notre test initial Cinebench R15 multi, par exemple, n’a atteint que 446 points, ce qui est de 20 % inférieur à l’i7-8650 de l’EliteBook x360. Passer le test indépendamment de toutes autres sollicitation (en bref, attendre que le système se repose plusieurs minutes avant de lancer le test) donne un meilleur score de 539 points – mais comme nous testons toutes les machines de la même façon, ce n’est pas juste d’après nous de prendre la valeur à froid. Nous estimons que la machine que nous testons doit avoir assez de capacités de refroidissement pour se reposer et se préparer au prochain test sans souffrir d'une baisse de performances d’environ 17 %.

De même, wPrime 2.0 1024m termine en 429 secondes, ce qui est de 55 % plus long que le Dell Inspiron 14 5000 2-en-1. Le refroidissement est ici moins important, vu la durée du test, ce qui permet de baisser l’influence de ce comportement statistiquement parlant. Quelle que soit la façon de le présenter, le problème des performances du CPU du Latitude est clairement confiné aux sollicitations soutenues – et en particulier à celles durant plus de quelques secondes et, de façon similaire, séparées de périodes de refroidissement inférieures à quelques minutes. D’accord, c’est une machine silencieuse, mais au prix cher payé de la puissance et, comme nous le verrons plus tard, des températures extérieures.

Notre test Cinebench R15 Multi en boucle aide à visualiser le défi, le portable étant soumis à des sollicitations soutenues. Même dans le premier passage, les performances sont inférieures à celles de concurrents moins bien équipés, tels l’Asus ZenBook 14 (i5-8265U) et le Dell Latitude 7490 (i7-8565U). Au bout de quelques passages, les performances chutent encore plus bas, dans les eaux du ZenBook Flip (i5-8250U) et du ThinkPad X1 Carbon G6 (i5-8350U).

Tout cela n’est pas pour dire que les performances du Latitude 7400 sont mauvaises – juste qu’elles sont décevantes vu les capacités du SoC et les performances des variantes Core i5 proches. Ce fut une analyse un peu longue, mais pour conclure, nous pouvons vous recommander d’éviter la version Core i7 de cette machine. Clairement, on ne peut s’attendre à ce qu’elle soit meilleure que ses alter-ego moins haut de gammes et bien plus abordables.

Merci de noter : après que notre test initial ait été terminé, nous avons réinstallé l’utilitaire Dell Power Manager, et passé du profil d’alimentation Optimisé à Ultra. Alors que ce mode prévient d’une hausse possible des températures extérieures, cela ne s’est pas produit avec notre machine. Nous avons en revanche constaté une meilleure stabilité des performances dans certains tests processeur, contre une légère hausse des nuisances sonores. Le problème étant que les résultats, même meilleurs, sont encore loin d’être bons. Un passage donne un résultat en permanence au-dessus de 500, tandis que le suivant fluctue entre 520 et 480. C’est toujours mieux que notre test initial avec le profil par défaut Optimisé, mais on reste loin d’une bombe. Les périodes de refroidissement n’ont pas l’air de faire de différence ici.

Nos résultats de tests prennent en compte nos valeurs initiales par défaut, avec lesquelles les températures et le niveau sonore ont également été mesurés, mais cela vaut le coup de noter que si vous choisissez cette machine, il faudra tout de suite mettre à jour le Power Manager et que passer au mode Performances Ultra pourrait aider à limiter certaines baisses de performances constatées dans ce test.

Mis à part le deuxième test Cinebench R15 en boucle affiché ci-dessous, les autres tests ne s’améliorent également que légèrement. Par exemple, wPrime 1024m n’a baissé qu’à la marge, de 429 à 411 secondes, soit une amélioration de 4 %. Il n’y a pas de vraie différence dans les tests monocœurs ou de court terme comme Super Pi.