Critique complète du PC portable de jeu Asus ROG Zephyrus S GX531GS (i7-8750H, GTX 1070 Max-Q, FHD)

Suivant la tendance actuelle, Asus intègre des bordures d’écran étroites sur le ROG Zephyrus S GX531. Grâce à ce cadre étroit, la largeur du portable est passée de 37,9 à 36 cm, rendant l’appareil plus compact. Mais cela n’est vrai qu’en ce qui concerne la largeur, la profondeur de l’appareil ayant légèrement progressé par rapport au GX501 (26,8 contre 26,2 cm). Au premier abord, il semble intéressant qu’Asus ait baissé l’épaisseur de la machine de 17,9 à 15,8 mm - au profit du design et de la mobilité. Mais l’obsession de la compacité possède également des points négatifs, comme nous allons le voir dans ce test. Les appareils aux bordures fines de MSI, Gigabyte et Razer sont également fins, compris entre 17,3 et 18 mm.

Il n’y a pas de surprise en ce qui concerne le poids. À l’exception du GS65 Stealth particulièrement léger (mais également moins rigide), tous les concurrents pèsent dans les 2,1 kg. Grâce à son faible poids et à ses mesures compactes, le GX531 peut être facilement transporté, ce qui plaira aux joueurs qui se déplacent beaucoup.

Il n’y a rien à redire en ce qui concerne la qualité du châssis. Comme avec le prédécesseur, Asus a majoritairement utilisé du métal, ce qui assure un ressenti et une allure élégants, même si les surfaces attirent les traces de doigt. Après, c’est une question de goût d’apprécier ou non le design en deux parties au dos de l’écran. Le fabricant a ici combiné surface granuleuse et brossée. Les finitions sont bonnes, et toutes les transitions entre matériaux réussies.

Asus aurait cependant pu faire mieux avec les charnières : même si la partie écran peut être ouverte d’une main, et reste assez stable en cas de secousses, l’angle maximum d’ouverture est très réduit. L’une des caractéristiques originales du 15 pouces est le comportement inhabituel de la coque inférieure, comme sur le GX501 : quand on ouvre l’écran, une partie de la coque s’ouvre également, créant une ouverture de plusieurs millimètres, censée améliorer la circulation d’air et fournir un meilleur refroidissement.

Connexions

Nous sommes déçus par la connectique. Contrairement à son prédécesseur, le GX531 ne possède plus de port Thunderbolt 3, alors que c’est maintenant un standard pour les portables à ce prix - le Gigabyte Aero 15X v8, le Razer Blade 15 et le MSI GS65 en possèdent tous un. Un port audio combiné pour les écouteurs et le micro est également chiche.

Les ports USB seront également réduits pour certains. Alors que c’est bien d’avoir deux ports 3.1 Gen. 2 (un de type A, un de type C) à droite, le coté gauche doit se contenter de deux vieux ports USB A 2.0 en plus d’un unique port USB C 3.0. Ceux qui voudront connecter un écran via DisplayPort plutôt que via HDMI auront besoin d’un adaptateur vers USB C, Asus n’ayant pas intégré de connexion DisplayPort… Décevant ! Il faudra également se passer de lecteur de carte et de port RJ45.

Nous pouvons en revanche souligner les excellentes performances Wifi. Le module de communication est la toute nouvelle puce Intel Wireless AC-9560. Avec environ 700 Mbit/s en envoi et en réception, le GX531 prend la première place du comparatif (à 1 mètre de notre routeur de référence Linksys EA8500), même si c'est d'une courte tête.

Malheureusement, le GX531 a hérité des difficultés de maintenance du GX501. Alors que dans les autres portables de jeu il est facile et rapide d’accéder aux composants en retirant la coque inférieure, ceci est bien plus compliqué dans le ROG Zephyrus S. En retirant la partie mobile de la coque avec un tournevis Philips, l’on n'a accès qu’aux deux boitiers des ventilateurs, et à rien d’autre (voir l’image au-dessus).

Seuls un porte-clé et plusieurs autocollants accompagnent l’appareil. Le chargeur de 230 W mesure environ 16,5 x 7,5 x 3 cm et pèse presque 0,6 kg.

En allemagne, Asus propose une garantie de deux ans.

Pour des raisons d’espace et de refroidissement, non seulement le clavier est positionné de façon inhabituelle, mais aussi le touchpad. Avec une largeur de seulement 6 cm, sa surface est très petite, ce qui rend le contrôle horizontal sur l’écran 16:9 peu pratique. Sa hauteur n’est ici d’aucune aide…

Au moins, les doigts glissent bien sur sa surface lisse, mais la précision aurait pu être meilleure. Le multitouch est dans la norme ; il est possible de zoomer et de scroller confortablement à travers les documents et les sites Internet. Point positif, afin de remplacer le pavé numérique absent, Asus à intégré un mode pavé numérique tactile, qui s’active avec une touche spécifique.

Alors que le GX501 était équipé d’un écran 120 Hz compatible G-Sync, le GX531 possède un écran 144 Hz sans G-Sync, qui ravira avec son temps de réponse très court. Au lieu de 28 - 33 ms, il est maintenant à 7 - 10 ms : c’est une amélioration notable, qui prévient tout effet smudging, même dans les jeux les plus rapides comme les FPS.

Malgré le fin châssis, Asus équipe le ROG Zephyrus S de composants puissants, qui sont généralement intégrés dans des portables bien plus épais. Ici, nous pensons tout particulièrement au processeur hexacœur, très véloce et qui sera à l’aise pour les années à venir. La carte graphique est quant à elle une Nvidia à économie d’énergie Max-Q, développée pour les portables très fins. 16 Go de RAM DDR4 et un SSD PCIe au goût du jour complètent l’équipement de la machine.

Dans les tests, le GX531 possède des performances extrêmement élevées. Dans les tests multicœurs de Cinebench R15 et R11.5, le 15 pouces se place en deuxième position, et seul le Gigabyte Aero 15X v8 est capable de le battre légèrement. L’avantage par rapport à l’ancienne génération Kaby Lake est particulièrement impressionnant, et le Core i7-7700HQ quatre cœurs du GX501 est battu de plus de 50 %.

Mais cet énorme avantage de performances ne dure pas longtemps, puisque comme beaucoup d’autres portables Coffee Lake, le GX531 est incapable de maintenir longtemps le Turbo Boost de son processeur. Dans notre boucle Cinebench, il est possible de voir que les performances baissent d’environ 10 % dès le deuxième passage. Au lieu de 3,9 GHz (correspondant au Turbo Boost maximum en cas de sollicitations sur les quatre cœurs), le Core i7-8750H n’atteint "que" 3 - 3,2 GHz. Si bien que le score Cinebench place le ROG au niveau du MSI GS65 Stealth, soit à peu près à mi-course entre le Gigabyte Aero 15X et le Razer Blade 15.

Les performances globales profitent avant tout du SSD PCIe. Grâce à cette technologie moderne, Windows est capable de se lancer ultra rapidement, et s’avère très réactif. Les installations et les lancements de logiciels tout comme le transfert de données ne traînent pas non plus. Les tests synthétiques comme PCMark 10 confirment ces impressions subjectives. Avec un score global de 5 171 points, le GX531 se situe en haut du panier.

Cette médaille d’or dans PCMark 10 est un peu surprenante, les performances pures du SSD n’atteignant pas celles des concurrents. Dans CrystalDiskMark 5.2, le Razer Blade 15 (Samsung PM961) et le MSI GS65 (Samsung PM981) font mieux de respectivement 17 et 19 %. Pour l’ancien GX501 (Samsung SM961), on atteint même un gain de 39 %. En ce qui concerne les performances brutes, le disque Western Digital de 512 Go (SN520) est plus du niveau du SSD Toshiba du Gigabyte Aero 15x.

Malheureusement, d’après nos sources, le GX531 ne possède qu’un seul emplacement M.2 : pour augmenter sa capacité de stockage, il faudra retirer et remplacer le SSD qui l’équipe par défaut. D’habitude, les portables de jeu possèdent au moins deux emplacements M.2, ou une combinaison SSD M.2 - disque dur de 2,5 pouces.

La GeForce GTX 1070 Max-Q de NVIDIA est le choix parfait pour les joueurs exigeants qui préfèrent avoir un appareil compact pour se déplacer. Ce modèle DirectX 12 est basé sur l’architecture Pascal, et s’avère proche de sa version standard, avec 2048 unités de calcul, et 8 Go de mémoire vidéo GDDR5 connectés via une connexion 256 bit.

C’est la fréquence surtout qui différencie les deux cartes. Alors que la GTX 1070 atteint 1 443 MHz, la version Max-Q ne tourne qu’à 1 101 MHz. Grâce au turbo graphique automatique, des valeurs plus élevées peuvent être atteintes. Le test de rendu de l’utilitaire GPU-Z montre que le GX531 peut monter à 1 544 MHz. Dans du jeu classique, vous pouvez espérer atteindre environ 1 350 Mz, ce qui est confirmé par nos tests avec Unigine Heaven 4.0 et The Witcher 3.

Mais les concurrents ne sont pas inertes non plus, comme vous pouvez le voir dans notre graphique de comparaison. Dans 3DMark 11, les concurrents sont devant de 2 à 11 % - cela n’est pas nécessairement le résultat des fréquences GPU seules, mais peut être aussi en lien avec la version des pilotes.

Le test d’endurance (60 minutes de The Witcher 3 en FHD / Ultra) ne souligne rien d’inhabituel, que se soit au regard du CPU comme du GPU (températures, fréquence, etc.).

La GeForce GTX 1070 Max-Q ne rencontre aucun problème dans la résolution native FHD. 1920 x 1080 pixels et des détails (très) élevés sont gérés fluidement, même dans les jeux AAA actuels tels Black Ops 4, Shadow of the Tomb Raider ou Forza Horizon 4.

Les taux d’image passent rarement sous les 60 FPS, permettant à l’écran 144 Hz de se montrer sous son meilleur jour. La GeForce GTX 1080 (Max-Q) bien plus chère ne vaudrait le coup qu’avec des résolutions plus élevées, QHD ou UHD.

Au ralenti, le 15 pouces ne se présente pas non plus sous son meilleur jour. Même si les ventilateurs sont silencieux ou tournent faiblement (32 - 33 dB(A)), le système se réveille de temps en temps, pour dépasser les 40 dB(A) ! Et cela parfois sans raison visible… Mais le même comportement peut être constaté dans beaucoup d’autres portables.

Mais sous le capot, aucun souci à se faire. Même dans les stress tests avec Furmark et Prime95, le CPU et le GPU n’ont jamais atteint la barre critique des 90 °C. Cependant, la température moyenne de 70 - 80 °C sont maintenues, avec throttling. Alors que le Core i7-8750H ne baisse qu’à 2 100 MHz (fréquence de base de 2 200 MHz), la GeForce GTX 1070 peut parfois baisser jusqu’à 700 - 800 Mhz. Mais ce comportement n’apparaît que dans des scénarios extrêmes, peu communs en pratique.

Vu la compacité de l’appareil, sa qualité sonore est plus qu’acceptable, même s’il ne faut pas s’attendre à des merveilles. D’après notre analyse audio, seules les basses sont à la traîne. Alors qu’à cause de l’absence de subwoofer les basses sont ainsi négligées, le système 2.0 (les haut-parleurs sont situés entre les charnières) reproduit bien les mediums et les aigus. De plus, le volume maximum de 81 dB est suffisant pour les petite pièces et les moyennes.

Ceux qui voudraient ajuster le son manuellement pourront s’amuser avec les deux utilitaires audio préinstallés, Sonic Reader et Sonic Studio.

La consommation de notre modèle est à notre avis étrange. Grâce à la bascule graphique, la consommation au ralenti devrait être plus faible que sur le GX501 avec G-Sync. Mais ce n’est pas le cas, et le GX531 fait face à d’étranges pics de consommation (le processeur monte régulièrement). Bien qu’ayant des CPU et GPU similaires, les concurrents consomment moins, ce qui a également un gros effet sur l’autonomie.

Non seulement la consommation du GX531 est mauvaise, mais il en va de même avec l’autonomie. Par rapport aux concurrents, la batterie 50 Wh est petite et même dérisoire pour un appareil qui vise la mobilité. Les portables de Razer (80 Wh), MSI (82 Wh) ou Gigabyte (94 Wh), qui tiennent beaucoup plus longtemps que le GX531 quel que soit le scénario, prouvent que des portables de jeu fins et aux bordures étroites peuvent intégrer des batteries deux fois plus grosses. Dans des conditions idéales, l’Aero 15X peut même tenir plus de 12h sans recharge, contre 8h30 pour le GS65 et 6h30 pour le Blade 15. A l’opposé, le ROG Zephyrus S ne peut tenir que 3h30, ce qui ne dépasse pas son prédécesseur, et qui fait passer la note finale de l’appareil derrière celle de ses concurrents.