Critique complète du PC portable de jeu MSI GS75 8SG Stealth (i7-8750H, RTX 2080 Max-Q, FHD)

Le GS75 hérite de la plupart des forces et faiblesses de son frère de 15 pouces, le GS65, disponible depuis un peu plus longtemps. Parmi ses forces, on peut noter le design fin. La combinaison de surfaces en métal (seule la coque inférieure est en plastique), de l’épaisseur réduite et des bordures d’écran étroites lui donnent une apparence élégante. Grâce aux charnières couleur cuivre et aux bordures d’écran de la même couleur, le 17 pouces se démarque.

Malheureusement, le châssis n’est pas parfait. Comme avec la version 15 pouces, il n’est pas aussi solide qu’il le faudrait. Si l’on appuie fortement, la partie écran comme la partie clavier s’enfoncent, et s’avèrent trop flexibles. Bien que beaucoup de portables fins et légers ont les mêmes problèmes, le GS75 se situe dans le bas du panier, d’autant plus que son châssis craque à différents endroits, ou émet différents sons quand on le tord. Les finitions et les charnières ne sont pas non plus parmi les meilleures. En revanche, même si l’écran ne peut être autant ouvert que celui du GS65, l’angle d’ouverture maximum est meilleur que la moyenne.

L’un des points forts du GS75 est son poids. Ses 2,3 kg le rendent plutôt facile à transporter, et c’est l’appareil le plus léger de notre comparatif - les concurrents pèsent entre 2,5 et 2,8 kg. En ce qui concerne l’épaisseur, le GS75 est au coude à coude avec l’Asus GX701GX, qui font tous les deux 19 mm, tandis que l’appareil suivant, le Lenovo Y740, fait 23 mm.

Ports

Quand on en arrive aux ports, MSI n’omet rien. Comme on peut s’y attendre d’un portable de jeu actuel, le 17 pouces possède un port Thunderbolt 3 (pour connecter un eGPU par exemple). Trois ports USB A 3.1 Gen. 2 et un port USB C 3.0 sont également de la partie, ainsi que deux prises jack pour écouteurs et micro. Les écrans externes peuvent facilement être connectés grâce au port HDMI 2.0. Et cerise sur le gâteau, le GS75 intègre un port LAN RJ45. C’est en revanche dommage que MSI n’intègre pas de lecteur de carte grand format, mais un lecteur micro SD. En matière de sécurité, le GS75 possède un emplacement pour verrou Kensington.

La distribution des ports est médiocre. À cause des évacuations des ventilateurs situées sur les côtés, la plupart des ports sont localisés vers l’avant. En fonction du nombre de câbles, l’utilisation d’une souris peut être gênée.

Les performances Wifi sont du meilleur niveau. Dans nos tests avec le routeur de référence Linksys EA8500 (à un mètre), le GS75 prend la première place en réception, et la deuxième en envoi. Mais à l’exception du XMG Neo 17, les différences entre les appareils sont réduites.

Alors que les fonctionnalités logicielles sont plutôt abondantes, le contenu de la boîte est à l’inverse plutôt pauvre. En plus de l’adaptateurs secteur de 230 W, seuls un guide de démarrage rapide et un manuel de récupération sont présents.

Il ne faut pas s’attendre à de nombreuses possibilités de maintenance avec le GS75. Quand les 15 vis Philips sont retirées du dessous et la coque enlevée (tuyau : c’est mieux de commencer au niveau du port RJ45), on n’a accès qu’aux ventilateurs, à la batterie et au stockage. Tous les autres composants sont collés avec un film noir, tandis que le CPU et le GPU ne peuvent pas être changés.

MSI propose une garantie de deux ans sur le GS75 - de type enlèvement et retour sur place.

En matière de touchpad, le fabricant utilise un Clickpad très large - 14 cm, énorme même parmi les portables de 17 pouces. Mais sa hauteur de seulement 6,5 cm est plutôt faible, mais cela n'est au final pas trop problématique. L’aspect le plus gênant est la rigidité du trakcpad. Les zones des clics dans les angles gauche et droit ont une course très profonde. À la différence des autres claviers (plutôt silencieux), les clics sont plutôt bruyants.

La précision est bonne. Les gestes multitouch (zoom, défilement, etc.) s’effectuent sans souci, et sont facilement reconnus. Également réussi : grâce à la surface lisse, les doigts glissent bien sur le touchpad.

À l’exception du G-Sync, l’écran possède presque tout ce que l'on attend d’un portable de jeu premium en 2019, qu’il s’agisse des temps de réaction (moins de 10 ms) ou de la fréquence. 144 Hz garantit non seulement une grande fluidité dans Windows, mais également dans le jeu - au moins quand la puissance graphique suffisante est disponible.

Le GS75 promet d’avoir une très bonne longévité, dans sa version équipée d’une GeForce RTX 2080 Max-Q, des SSD RAID, et 32 Go de RAM DDR4. Le processeur hexacœur devrait également mettre du temps à atteindre ses limites dans les années à venir.

La fréquence de base est de 2,2 GHz, mais le Turbo Boost peut monter à 4,1 GHz - mais que en cas de sollicitations monocœurs. Quand tous les cœurs tournent, la fréquence maximale possible est de 3,9 GHz. Le GS75 atteint entre 3,1 et 3,9 GHz dans le test Cinebench Multicœur, ce qui n'est ni mauvais, ni excellent.

Dans notre boucle Cinebench, le 17 pouces se situe derrière l’Asus GX701GX et le Lenovo Legion Y740, également équipés d’un Core i7-8750H. Comme avec les concurrents, le score baisse de plusieurs pourcents au deuxième passage, mais reste alors à un niveau constant.

Le duo de SSD intégré permet des temps de démarrage et de chargement rapides, ainsi qu’au système d’être réactif. L’impression est confirmée par les tests. Avec 5 605 points, le GS75 est bien dans les premiers dans le test PCMark 10, n’étant battu que par le Lenovo Y740.

MSI combine dans notre machine de test deux SSD NVMe déjà rapides (Samsung PM981), en configuration ultra rapide RAID 0. Comme on s’y attendait, les deux SSD sont ultra performants dans les tests. Cependant, l’Asus GX701GX prouve qu’un unique SSD n’est pas nécessairement moins rapide, puisque son disque de 1 000 Go (également un Samsung PM981) est généralement à un niveau similaire.

S’il y a besoin de plus de stockage, un troisième emplacement M.2 peut être trouvé à l’intérieur du châssis, mais en SATA III et non en PCIe. Le GS75 ne possède pas d’emplacement de 2,5 pouces. MSI a préféré utiliser cet espace pour intégrer une plus grosse batterie - ce qui se comprend tout à fait.

Le GS75 étant compatible Optimus, pour la bascule graphique, l’appareil peut dynamiquement basculer entre la puce graphique intégrée du processeur (UHD Graphics 620) et la GeForce dédiée. Afin d’économiser de l’énergie, cette dernière n’est utilisée que pour les tâches 3D exigeantes.

La GeForce RTX 2080 Max-Q du modèle le plus haut de gamme est actuellement la carte graphique pour portables la plus puissante, après la RTX 2080 "normale", qui ne vise pas à l’efficience énergétique. 2 944 nuanceurs et 8 Go de VRAM GDDR6 seront adaptés pour les jeux actuels et à venir.

Il faut néanmoins préciser que le GS75 est équipé de la version 80 W de la RTX 2080 Max-Q, et non de la version 90 W, ce qui se voit dans les fréquences (fréquence de base de 735 MHz, contre 990). Cela explique la différence de performances par rapport à l’Asus GX701GX, qui fait mieux d’environ 10 % dans tous les tests 3D. Le Lenovo Y740 est en retrait de quelques pourcents, bien qu’il ait la même enveloppe thermique.

Le GS75 ne baisse pas la garde dans notre test d’endurance The Witcher 3 (en Full HD et Ultra). Le taux d’image reste constant, sans aucune baisse inquiétante. D’après l’utilitaire GPU-Z, la RTX 2080 Max-Q oscille autour de 1 245 MHz, avec une température de 73 °C (80 °C pour le CPU). Dans le test Unigine Heaven 4.0, nous avons mesuré 1 320 Mhz en moyenne.

La GeForce RTX 2080 Max-Q est capable de faire tourner fluidement tous les jeux modernes dans la résolution native (1 920 x 1 080), avec les détails élevés ou maximums. Seul les titres exigeants pour le processeur, comme Metro Exodus, n’atteignent pas toujours la marque des 60 FPS. Mais dans la plupart des cas, les 144 Hz de l’écran peuvent être atteints.

Les écrans QHD de 2 560 x 1 440 pixels ne devraient pas non plus se révéler problématiques pour la RTX 2080 Max-Q. C’est seulement en 4K (3 840 x 2 160) que la carte graphique haut de gamme atteint ses limites.

Mais il faut également critiquer les performances du 17 pouces en cas de sollicitations. Les 47 - 48 dB(A) relevés sont plutôt bruyants pour un portable Max-Q. Le Lenovo Y740 montre le chemin, en ne montant qu’entre 32 et 46 dB(A) en utilisation 3D (d’accord, avec des performances moindres).

Sous le capot, le processeur chauffe beaucoup. Le Core i7-8750H se met à l’aise, à environ 90 - 95 °C pendant notre stress test de 60 minutes, avec les outils Furmark et Prime95. En revanche, la GeForce RTX 2080 Max-Q reste bien plus fraîche, à 76 °C.

Le système 2.0 intégré à l’avant n'est malheureusement pas à la hauteur du prix de la machine. Le son est plutôt faible, si bien qu’il ne pourra pas créer une bonne ambiance pour regarder des films, jouer ou écouter de la musique. Comme le montre notre analyse audio, ce problème affecte également le GS65 de 15 pouces. Les basses sont particulièrement sous-représentées. De ce fait, il faut utiliser des écouteurs ou des haut-parleurs externes quand c’est possible.

Au ralenti, la consommation énergétique est légèrement inférieure à celle des autres machines avec RTX 2080 Max-Q. Grâce en bonne partie à la bascule graphique, la machine de 17 pouces ne demande qu’entre 13 et 23 W. En cas de sollicitations, nous avons mesuré jusqu’à 215 W, fournis par un adaptateur secteur adapté. En jeu, il faut s’attendre à une consommation de 147 W. Cette valeur est bien inférieure à celle de portables équipés d’une RTX 2070 comparable.

En ce qui concerne l’autonomie, le GS75 bat tous ses concurrents. Afin de pouvoir garder le plus longtemps possible le 17 pouces loin d’une prise, MSI a choisi une batterie de 80 Wh. En comparaison, la concurrence n’est équipée que de batteries comprises entre 46 et 76 Wh. Ajoutez à cela la consommation plutôt faible, et l’appareil affiche une autonomie supérieure à la moyenne.

Les 7h44 au ralenti avec une luminosité au minimum sont corrects pour un portable premium, ainsi que les 5h16 en navigation web avec Wifi et une luminosité moyenne. Mais le GS75 n’est pas vraiment adapté au jeu en mobilité, puisqu’il ne tient alors qu’une heure. Et le fait que les performances 3D baissent d’environ 75 % sur batterie (énorme throttling du GPU) se voit également.