Critique complète du convertible Microsoft Surface Book 2 (13.5", i7, GTX 1050)

Il y a grosso modo deux séries différentes. La moins chère, avec l’ancien Core i5-7300U (Kaby Lake) avec deux cœurs natifs, plus facile à refroidir et donc un peu plus fin (2 mm) et plus léger (d’environ 100 g). Il ne possède pas de GPU dédié dans la base clavier, si bien que tous les graphismes sont gérés par le GPU intégré HD Graphics 620. Les trois versions plus chères utilisent le nouveau Core i7-8650U (Kaby Lake Refresh) à quatre processeurs, combiné à une GeForce GTX 1050 dédiée avec 2 Go de VRAM GDDR5 dans la base clavier, activement refroidie par ventilateur. Ils ne diffèrent que par leur mémoire vive et leur stockage, mais les frais supplémentaires sont substantiels.

Le modèle que nous testons est celui avec le nouveau processeur Kaby Lake-R et le GPU GTX 1050, qui coûte 2 249 €. Nous testerons évidemment comment la nouvelle version se comporte par rapport à la première Surface Book équipée de la GTX 965M. Trouver d’autres concurrents est toujours un problème, surtout dans cette gamme de prix. Les convertibles de même taille utilisent le même processeur, mais sont généralement limités aux solutions graphiques intégrées. Le Yoga 920 de Lenovo est un tel appareil. Les appareils avec moins de performances graphiques sont la Surface Pro 4 ou le Surface Laptop de Microsoft. L’Apple MacBook Pro 13 est également dans la short liste. Pour ceux qui veulent plus de performances dans un convertible, il faudra se tourner vers un 15 pouces. Le Razer Blade et le Gigabyte Aero 14 sont des exceptions avec des écrans de 14 pouces, mais ce sont des portables traditionnels plus orientés jeu. Nous avons également intégré le tout nouveau Eve V dans notre comparatif.

Il est difficile de repérer une différence quand le nouveau et l’ancien Surface Book sont côte à côte. Les changements sont principalement limités à l’équipement interne, incluant la charnière Fulcrum. L’appareil est agréable à toucher grâce à l’abondance de métal (alliage de magnésium). C’est un produit premium, ce qui est confirmé par la robustesse et les finitions. Nous n’avons trouvé aucun défaut sur notre modèle de test.

La charnière est la partie la plus importante d’un convertible. Elle est ici étonnamment ferme, et peut maintenir la tablette à des angles très petits (photo ci-dessous). Mais le poids de la tablette joue néanmoins : elle oscille quand on utilise le tactile. La charnière fait un petit bruit mécanique quand les pièces se touchent. Ce n’est pas un grincement, ce n’est donc pas vraiment énervant.

La connexion entre la tablette et la base clavier est très solide, et ne peut être désactivée qu’en appuyant sur le bouton. On entend le bruit du click mais il est moins fort qu’auparavant. Il y a toujours un espace entre la tablette et le clavier quand l’écran est fermé, si bien que des objets ou des saletés peuvent s’y glisser pendant le transport. Il est toutefois peu probable que l’écran s’ouvre accidentellement. Il y a une connexion magnétique entre les deux parties, et il faut les deux mains pour ouvrir l’appareil.

Contrairement aux autres convertibles, l’angle d’ouverture maximum est limité. Il faut enlever la tablette et la retourner si l’on veut tourner l’écran à 360°. Le système est un peu lourd pour un portable, sans être aussi gênant que le Porsche Design Book One par exemple : il demeure confortable à utiliser sur les genoux. La tablette en elle-même est comparablement légère, à 711 g, et l’on est agréablement surpris quand on la saisit pour la première fois.

Nombre d’appareils modernes et fins ne sont équipé que de lecteurs de cartes micro SD, ou en font même l’impasse. Microsoft équipé le Surface Book 2 avec un lecteur de carte SD, en plus très rapide. Les photographes seront comblés, parce que les taux de transferts sont de plus de 230 Mo/s, avec notre carte de référence Toshiba (Exceria Pro UHS-II SDXC 64 Go), et les photos sont copiées à environ 160 Mo/s vers le portable. Un tiers environ de la carte mémoire sort du châssis, elle ne peut donc être utilisée comme une extension permanente du stockage.

Microsoft utilise une nouvelle fois un module sans fil double bande de Marvell (Avaster Wireless-AC). Le taux de transfert maximum de l’adaptateur 2x2 est de 867 Mb/s, et prend en charge tous les standards courants comme le 802.11 ac ainsi que le Bluetooth 4.1. Notre test avec le routeur Linksys EA8500 établit environ 500 Mb/s. C’est correct, mais le Surface Book 2 est en bas du groupe de comparaison. Il est à noter que nous n’avons rencontré aucun problème durant nos tests, la connexion était toujours stable et n’avons pas non plus eu de problème de portée. Le LTE n’est malheureusement toujours pas disponible.

Les appareils photos ne changent pas par rapport au prédécesseur. Les deux lentilles sont de qualité honnête, et l’on ne remarquera du bruit dans l’image qu’en cas de faible luminosité.

L’équipement de sécurité est plutôt basique, avec Trusted Platform Module (2.0) et Windows Hello pour la connexion, mais c’est tout à fait suffisant pour un appareil grand public.

Nous avons été surpris du contenu de la boîte, parce qu’il n’y avait que le convertible, un adaptateur secteur 102 W, et les dépliants usuels. La première génération était livrée avec le Surface Pen, qui est maintenant disponible en option. C’est une nouvelle version avec 4 096 pointes de pressions, et d’autres améliorations, mais il faudra débourser 110 € pour l’acheter. Les autres accessoires disponibles sont connus, le Surface Dial pour 110 € et le Surface Dock pour 230 €. Le choix est malheureusement limité, à cause de l’absence de Thunderbolt 3.

C’est à peu près impossible de faire évoluer le Microsoft Surface Book 2. Le SSD est un disque classique M.2-2280, qui pourrait être remplacé, mais le démontage d’iFixit Teardown montre que c’est une démarche difficile pour un particulier et nécessite des outils spécifiques. Il faut bien faire attention à la capacité de stockage avant d’acheter une version du Surface Book 2 !

La garantie fournie par Microsoft n’est que de 1 an, avec un service de retour, malgré le prix élevé.

Le Surface Book 2 obtient des scores moyens dans PCMark 8 Work & Home tests, mais il en obtient des très bons dans le Creative test ainsi que dans le nouveau PCMark 10. Tous les appareils du comparatif sont équipés avec des processeurs performants et des SSD rapides, si bien qu’on n’a pas l’impression qu’il y ait de grosses différences entre les appareils. Nous avons malgré tout été impressionnés par le démarrage rapide du la Surface Book 2, parce qu’il se fait en quelques secondes.

Nous n’avons eu qu’un seul problème durant notre période de test, l’écran tactile qui ne fonctionnait pas après l’avoir retiré du dock clavier. Mais dans ce cas on peut réinstaller la tablette et redémarrer l’appareil. Tout le reste a bien fonctionné, en particulier la bascule graphique entre la tablette et le GPU dédié du clavier.

Les benchmarks sont une chose, les tests de jeu réels en sont une autre. La GTX 1050 est un GPU grand public qui peut gérer les jeux modernes à des réglages moyens ou élevés. Il faut cependant un peu adapter la résolution. La résolution native est en effet souvent trop exigeante, et le ratio 3:2 se traduit par une image étirée ou des barres noires en 1080p. La plupart des titres modernes prennent en compte différentes résolutions, donc il faut voir les performances de chacune. Nous commençons cette partie avec un test Witcher 3 sur le long terme (1 heure). Il n’y a pas de baisse de performances, donc des sessions de jeu plus longues ne devraient pas être un problème.

Alors comment se comporte la GTX 1050 par rapport aux autres cartes graphiques, en particulier par rapport à la GTX 1050 avec 4 Go ? Pas si mal, l’Asus ROG Strix GL703VD n’est généralement devant que de quelques pourcents, et il est équipé d’un processeur plus puissant. L’Asus ZenBook Pro UX550VD arrive même derrière, donc la VRAM moins importante n’est pas un gros problème. Il n’y a dans l'ensemble pas de mauvaise surprises, et il est possible de jouer tous les titres modernes avec des paramètres élevés. Seuls les jeux très exigeants ou peu optimisés, comme Assassin’s Creed Origins, nécessitent des réglages moins élevés. Plus de benchmarks sur la GTX 1050 sont à retrouver dans notre partie technique.

Nous ajoutons cette section, parce que les paramètres d’alimentation de Windows ont un gros effet sur le niveau sonore du ventilateur du Surface Book 2. Il n’y a plus qu’un mode de gestion de l’alimentation depuis Creators Update, Balenced. Mais il y a un nouveau panneau pour régler les performances dans les options de la batterie. Il possède trois niveaux : Meilleure batterie (à gauche), Meilleures performances (au milieu), et Performances optimales (à droite). Nous avons fait nos tests en mode Performances optimales. Mais alors les ventilateurs du clavier sont très audibles, à plus de 49 dB(A) dès que l’on sollicite le GPU. C’est gênant, et même difficile à supporter sans écouteurs. Nous avons testé comment le Surface Book 2 s’en sortait avec les deux autres modes, et avons enregistré les taux d’image ainsi que les niveaux sonores.

Les deux niveaux de puissance inférieurs ont un effet significatif sur les niveaux sonores. 36 ou 37,8 dB(A) et parfois encore moins sont tout à fait tolérables, d’autant que le bruit du ventilateur est très uniforme. La réduction des performances est quant à elle limitée, et l’on ne voit vraiment la différence que sur des réglages bas ou moyens en fonction du titre. Nos benchmarks ne tournent que pendant quelques minutes, si bien que nous avons également vérifié les effets à long terme. The Witcher 3 a tourné pendant 1 heure sans souci en Performances optimales. Nous avons répété le test avec le paramètre Meilleure batterie :

On voit une horloge CPU significativement plus basse (4 GHz contre 1,4 GHz en moyenne) ainsi qu’une horloge GPU légèrement plus faible (1 493 contre 1 277 MHz en moyenne), mais ils n’ont qu’un effet restreint sur le taux d’image moyen (18,6 contre 17,1). La plupart des jeux dépendent principalement des performances du GPU, si bien qu’il n’y a pas de raison de se forcer à entendre le ventilateur trop bruyant, puisque les performances restent stables avec la limitation de la puissance.

Nous avons déjà parlé des effets importants de l’économie d’énergie sur les niveaux sonores quand on sollicite le GPU dédié. Il monte presqu’instantanément à 49 dB(A), avec les Performances optimales durant les tests et quand on joue, ce qui est extrêmement gênant à cause de la fréquence élevée du petit ventilateur. La situation est bien moins gênante avec les deux autres modes d’alimentation. Nous avons enregistré 5 différents niveaux : 30,2 dB(A), 31,4 dB(A), 33,4 dB(A), 36 dB(A), et 37,7 dB(A). C’est évidemment perceptible, mais le bruit du ventilateur est très stable et pas énervant. Même les longues séances de jeu sont possibles sans écouteurs.

La solution passive de refroidissement de la tablette est généralement silencieuce, tant que l’on ne sollicite pas la carte graphique dédiée. Il y a des grésillements à 30,2 dB(A), mais ils varient en fonction des modes d’alimentation. Il est plus léger sur batterie ainsi que sur les deux modes les plus économes.

Le refroidissement passif combiné à des performances processeur honnêtes nous faisaient craindre des températures de surface élevées. Mais il n’en est rien. Le châssis ne chauffe pour ainsi dire pas au repos, et sa chauffe dépendra de la façon dont sera sollicité le processeur ou la carte graphique. L’arrière de la tablette ne chauffe que légèrement durant les tâches quotidiennes, et le clavier reste frais. Nous ne pouvons jamais mesurer plus de 40 °C durant les jeux, et environ 43 °C durant les stress test. Ce sont globalement de bonnes performances considérant la solution de refroidissement passive. Le premier diagramme montre la tablette, le second le dock clavier.

Les deux haut-parleurs stéréo sont placés dans les deux coins supérieurs de la tablette, et dirigent le son vers l’utilisateur. La qualité est correcte, même si le volume maximum n’est pas très élevé, à 74 dB(A). Mais il est largement suffisant pour regarder des vidéos ou écouter des radios web. Les mesures montrent de bons résultats, avec des mediums et des aigües équilibrés. Le manque de basses n’est pas surprenant, si bien que les films d’action et la musique manquent de puissance.

La prise casque de la tablette fournit un signal presque sans aucun bruit, mais sa position n’est pas idéale. La câble va toujours se balader devant l’écran ou au-dessus du clavier, quand on utilise le Surface Book 2 comme portable. Nous avons également connecté des écouteurs Bluetooth, sans rencontrer de problème.

Frequency Comparison (Checkboxes select/deselectable!)

Il y a eu de multiples retours sur des problèmes de charge sur le plus grand modèle de 15 pouces du Surface Book 2, parce que l’adaptateur ne peut fournir assez de puissance en cas de sollicitations, si bien que la batterie se décharge. Microsoft semble avoir connaissance du problème, et a indiqué d’utiliser les options d’alimentation. Cependant il devrait y avoir un contrôle interne qui empêche une décharge complète des batteries. Nous étions très impatients de savoir si le Surface Book 2 plus petit aurait des problèmes similaires.

Et malheureusement la réponse est oui. Nous avons été surpris de trouver un adaptateur secteur 102 W dans la boîte (similaire à la génération précédente), alors que les spécifications officielles de Microsoft indiquent un adaptateur de 95 W. Nous avons mesuré jusqu’à 100,3 W pendant le jeu et pendant les stress test, ce qui signifie que l’adaptateur devrait être suffisant. Cependant les batteries se déchargent et se chargent pendant les benchmarks, la consommation d’énergie fluctuant toujours un peu. Cette alternance de charges et de décharges ne devrait pas être bonne pour les batteries… La solution se trouve, comme pour les nuisances sonores, dans les nouvelles options de batterie :

Le Surface Book 2 consomme plus d’énergie que la génération précédente, mais il faut prendre en compte le nouveau processeur quatre cœurs. Le convertible est moyen dans les scénarios au repos - l’écran lumineux et à résolution élevée doit y être pour quelque chose. Nous avons été surpris des fluctuations en veille, entre 0,006 et 4,8 W, débouchant sur une consommation moyenne de 0,76 W. Les fluctuations sont aussi visibles quand l’appareil est éteint, mais elle sont moins fortes, entre 0,005 et 0,5 W (0,15 W en moyenne).