Test complet du Lenovo IdeaPad S940 (i7-8565U, UHD 620, 4K UHD) : plus fin, plus léger, plus élégant

Sans aucun doute, l’écran 4K HDR du S940 est l’un de ses composants les plus impressionnants. Il est non seulement impressionnamment lumineux (Lenovo indique 500 cd/m²), mais il paraît aussi bien contrasté et vif. Le verre incurvé dans les angles ne recouvre pas l’écran lui-même, mais juste les bordures qui l’entourent, si bien que, à la différence des smartphones Galaxy de Samsung par exemple, il n’y a pas de reflets gênants imposés par la forme d’écran. L’écran haut de gamme que nous testons aujourd’hui est compatible Dolby Vision, à la norme VESA400 HDR. Lenovo affirme qu’il peut « décoder un signal 12 bit PQ intégral depuis une vidéo et répartir intelligemment ce contenu en fonction des capacités de l’écran, pour produire la meilleure image. » En regardant des exemples en streaming sur Netflix, la différence semble tangible.

Ce n’est cependant pas la seule possibilité : sur les modèles plus « bas de gammes » (telle la configuration démarrant à 1 499 $), nous avons un écran FHD (400 cd/m² d’après Lenovo). Les deux écrans sont brillants. Comme c’est souvent le cas, l’écran avec une plus faible résolution (et également avec une luminosité maximale inférieure) devrait également moins consommer, ce qui peut s’avérer utile (ce que nous verrons un peu dans nos tests d’autonomie). Étrangement, il n’y a pas de version tactile disponible.

Nous n’avons pas noté de fuites de lumière notables sur les fonds sombres, mais il y en a de légères le long des bords supérieur et inférieur (photo ci-dessous).

Voilà nos mesures : l’écran UHD de notre modèle de test atteint une luminosité moyenne maximale de 536,5 cd/m², ce qui est en fait plus élevé que la promesse de Lenovo, et extrêmement lumineux pour un portable. C’est même l’écran le plus lumineux de notre comparatif, évinçant le MacBook Pro 13 ainsi que le Dell XPS 13. La distribution de la luminosité est un peu moins impressionnante, à 83 %, sans être visible en usage classique. Enfin, le contraste est également très bon, à 1383:1 (grâce à une valeur des noirs de 0,43 cd/m²).

Nous avons mesuré une couverture sRVB à 100 %, et AdobeRVB à 72 %, ce qui est bon. Notre machine bat également tous les concurrents, si ce n’est le MacBook Pro 13, qui fait mieux de peu, avec une couverture AdobeRVB de 77,3 %.

Nos mesures CalMAN laissent entendre que la dalle pourrait bénéficier d’un calibrage après l’achat. À l’exception du Yoga C930 particulièrement mauvais, la majorité des concurrents fait mieux que l’IdeaPad S940 en ce qui concerne la fidélité des couleurs : les DeltaE du ColorChecker de 4,87 et de l’échelle de gris de 6,7 ne sont pas terribles, mais ces chiffres passent à respectivement 2,83 et 2,6 après calibrage, ce qui est bien mieux. La valeur Gamma totale de 2,091, et la couverture CCT de 6 891 sont en revanche plus proches de l’idéal.

Nos mesures du temps de réponse montrent que nous avons une dalle lente, loin d’être idéale pour le jeu (mais ce n’est pas sa destination première). En revanche, nous n’avons pas identifié de MLI, quel que soit le niveau de luminosité.

À l’extérieur, comme nous nous y attendions, la finition brillante de l’écran rend l’utilisation en plein soleil presque impossible (malgré la luminosité élevée). Mais il n’y a aucun problème à l’ombre.

Heureusement, les performance CPU ne sont qu’une donnée du problème. Notre test de performances globales utilisant PCMark montre que la machine est très réactive – et parce que, franchement, les processeurs sont de nos jours rarement le problème. Le stockage joue un rôle crucial dans les performances globales, et ici le disque NVMe Samsung du S940 est rapide comme l’éclair (comme nous le verrons dans la prochaine partie). Cela, couplé à des performances du processeur suffisantes, permet d’avoir un très bon score global PCMark 10 de 3 870 (juste 8 % sous les 4 172 du XPS 13 9380), ainsi que de bons scores Productivity (6 674) et Essentials (8 390).

Digital Content Creation, qui cible plus les calculs arithmétiques (et donc centrés sur le processeur) comme le montage photo ou vidéo et l’encodage, donne un score bien moins élevé de 2 810 (contre 3 370 pour le XPS 13). Dans ce dernier test, le S940 est bon dernier de notre comparatif, alors qu’il était toujours dans les premiers dans les autres tests. Le processeur est bien la seule limite, et ce n’est pas bloquant – beaucoup de concurrents (comme le ZenBook, le Yoga ou le XPS) ne battent le S940 que de quelques pourcents. À moins que vous n’effectuiez souvent les opérations listées précédemment, le S940 ne vous décevra pas.

Pour appuyer cela, nous pouvons témoigner que durant tout le temps passé avec le portable, les performances globales sont restées indéniablement bonnes, les logiciels se lançant presque instantanément, et les temps de démarrage et d’installation se situant là où l’on s’y attend pour une machine à ce niveau de prix.

Les normes M.2 SATA et NVMe PCIe 3.0 x4 sont toutes les deux disponibles sur le S940, et le disque se remplace assez facilement avec un tournevis Torx T5. Notre modèle possède un SSD NVMe de 512 Go, un Samsung PM981, qui est l’un des plus rapides que nous ayons testé. Il se situe en tête de notre comparatif, avec des résultats qui font oublier ceux du ZenBook 13, du MacBook Pro 13, et du Yoga C930. Les deux autres machines (le XPS 13 et le ThinkPad X1 Carbon) sont équipés du même disque.

Le S940 ne possède pas de carte graphique dédiée – pas étonnant vu sa taille ; il est équipé d’une Intel UHD Graphics 620, dont la fréquence varie entre 300 et 1 150 MHz pour ce processeur. Gardez à l’esprit que le score 3DMark est limité par les performances du processeur en demi-teintes (comparativement aux autres portables avec le même CPU), mais les scores graphiques sont très proches de ce que nous attendions. Par exemple, alors que 3DMark 11 n’indique qu’un score de 1 987 (contre 2 117 avec le XPS 13 par exemple), le score graphique 3DMark 11 est bien plus proche, en retrait de seulement 4 %, à 1 787 points (contre 1 855). Le Yoga 530, équipé d’une AMD Radeon RX Vega 10, explose les scores, avec 4 045 points.

3DMark Fire Strike Graphics donne un score honorable de 1 245 points, et un score Cloud Gate Graphics de 9 347 points (seulement 3 % en retrait derrière les 9 582 du XPS 13). Le MacBook Pro 13, avec ses graphismes Iris, et le Yoga 530, sont tous les deux en tête de ces tests.

Inutile de le préciser, le S940 n’est pas vraiment destiné au jeu ; seuls des anciens jeux vont fonctionner, aux résolutions et aux réglages les plus faibles.

Un coup d’œil aux résultats de nos stress tests confirment bien nos premiers constats concernant le fonctionnement du refroidissement (ou plutôt, ici, de la gestion thermique). En cas de sollicitations du processeur, le Dell XPS 13 9380 monte à 100 °C, et active à fond le refroidissement pour faire baisser les températures dans les 70 °C, puis répète ce comportement. L’IdeaPad S940 laisse monter à environ 90 °C sans rien faire, puis baisse sa fréquence de 4,5 à 2,7 GHz, puis baisse encore jusque dans les 2,2 GHz – la baisse à 2,7 GHz ne permettant pas à la machine de se refroidir suffisamment. La puce ne passe jamais sous les 90 °C, restant plutôt proche de 92 °C.

Lors des stress tests de la carte graphique, la fréquence se stabilise aux alentours des 850 MHz, ce qui est au-dessus des 300 MHz de base, mais au-dessous du maximum théorique de 1 150 MHz. (HWINFO ne possède pas un champ propre pour la fréquence du GPU pour cette machine, si bien que le mieux est d’identifier le début des stress tests en cherchant la hausse de température au milieu du graphique. Celle-ci se stabilise aux alentours de 71 °C).

Les stress tests combinés, comme nous nous y attendions, brident énormément le processeur, commençant à seulement 1,2 GHz et baissant de plus en plus jusqu’à se stabiliser sous la fréquence de base du processeur, à 698 MHz. C’est du throttling au sens strict du terme, la fréquence de base étant de 1,8 GHz. La carte graphique parvient à maintenir une fréquence supérieure à la fréquence de base, à 550 MHz (mais vu que la fréquence de base n’est que de 300 MHz, cela n’est pas très difficile…).

Sans doute en partie à cause de son excellent écran 4K, le S940 consomme plus que la moyenne de ses concurrents directs. Même au ralenti, la machine consomme 10,2 W en moyenne, ce qui est 16 % de plus que la machine suivante, le XPS 13 (8,6 W). En cas de sollicitations, on monte à 42,1 W en moyenne (moins que le XPS grâce à des fréquences inférieures et à des ventilateurs moins rapides en cas de sollicitations soutenues), avec un maximum de 53,6 watts. Le MacBook Pro et le Yoga C930 dépassent cette consommation, mais ils sont également plus performants.