Volkswagen commercialisera des VE moins chers en Europe dans les années à venir, alors que les constructeurs automobiles allemands mettent en garde contre d'éventuelles répercussions tarifaires
Les VE chinois prennent d'assaut le marché européen des VE. Selon le groupe Rhodium, les exportations chinoises de VE vers l'UE ont fortement augmenté et représentent désormais 37 % de toutes les importations de VE dans la régionun chiffre qui correspond à environ 11,5 milliards de dollars en 2023. Ce chiffre devrait augmenter si la situation reste inchangée car, selon un rapport de Fortuneles fabricants chinois de véhicules électriques gagnent beaucoup plus d'argent en vendant leurs voitures dans l'UE qu'en Chine. Naturellement, cela accentuerait la pression sur les constructeurs automobiles européens tels que Volkswagen, qui n'ont pas encore apporté de réponse aux entreprises chinoises telles que BYD.
Cependant, Volkswagen semble avoir un plan, même s'il faudra encore quelques années pour qu'il porte ses fruits. Selon InsideEVsvolkswagen développe des véhicules électriques moins chers depuis "un certain temps". Visant un prix de 20 000 euros, l'entreprise prévoirait de commercialiser les voitures en 2027. Cela signifie que le véhicule électrique le moins cher de Volkswagen, la ID.3 Pro coûte près de 40 000 eurosa un plan pour faire face à l'assaut des VE chinois, cela signifie également que les acheteurs ne doivent pas s'attendre à beaucoup de la part de l'entreprise sur ce front à court terme.
Les droits d'importation ne sont pas la solution
Dans l'espoir de freiner les importations de voitures électriques chinoises, la Commission européenne devrait imposer des droits de douane sur les véhicules chinois le mois prochain. Toutefois, il est peu probable que ces droits de douane aient une incidence majeure sur la situation, car même avec des droits de douane pouvant atteindre 30 %, les VE chinoises pourraient rester nettement plus rentables à vendre dans l'UE qu'en Chine. Selon le groupe Rhodium, des entreprises comme BYD qui sont intégrées verticalement et contrôlent l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement, trouveront le marché de l'UE "très attrayant", même si les droits d'importation sont élevés.
En outre, en cas de droits de douane, la Chine pourrait prendre des mesures de rétorsion à l'encontre des constructeurs automobiles européens, une crainte partagée par les entreprises allemandes BMW et Volkswagen.
Oliver Zipse, PDG de BMW, craint l'effet de tout droit de douane sur les constructeurs automobiles européens en déclarant que "les droits de douane sont des mesures de protection qui nous nuisent essentiellement". La part de marché des constructeurs chinois en Allemagne et en Europe est inférieure à 1 %. L'Europe n'est pas inondée de produits chinois et, par peur, nous essayons de fermer les frontières"
Les droits de douane sur les véhicules chinois ne semblent donc pas être la solution. On peut raisonnablement dire que tant que les constructeurs automobiles européens n'innovent pas et n'augmentent pas leur compétitivité, il est peu probable que la réglementation les aide.
En résumé, la déclaration de Volkswagen concernant la sortie en 2027 de VE moins chers est certainement une bonne nouvelle et le marché de l'UE a besoin de plus de nouvelles de ce type si les constructeurs automobiles locaux veulent avoir une chance face à leurs homologues chinois.
