Critique et prise en main du smartphone Realme U1

Dans la boîte, nous avons le Realme U1 lui-même, un chargeur classique de 10 W, un câble USB vers micro USB, une coque TPU, un outil d’éjection de carte SIM, et la documentation habituelle. L’appareil est livré avec une protection d’écran préinstallée.

Le design du Realme U1 nous rappelle son positionnement tarifaire. Cela ne signifie pas que c’est tout mauvais, mais c’est du plastique comme on peut s’y attendre dans cette gamme de prix. Realme a camouflé ce plastique grâce à une finition réfléchissante disponible en bleu, doré ou noir. Nous avons la version bleue, qui paraît assez premium pour un appareil du milieu de gamme. Le dos de l’écran attire les traces de doigt et les saletés, si bien qu’il faudra souvent le nettoyer, ou utiliser la coque TPU. L’arrière intègre également l’appareil photo double capteur 13 MP et 2 MP avec flash LED, et un lecteur d’empreintes digitales capacitif très réactif. Avec seulement 168 g dans la balance, l’appareil ne semble pas lourd du tout.

Alors que l’arrière est en plexiglas (i.e. en plastique), les côtés ont une finition matte. À gauche, il y a le bouton de volume et le tiroir SIM qui peut intégrer deux nano SIM et une carte micro SD simultanément (un bon point !). À droite, il y a seulement le bouton de démarrage, qui en double cliquant peut également lancer le l’assistant Google. Au-dessous, il y a une grille de haut-parleur, un port micro USB, les micros, et la prise jack. La surface supérieure est libre, sans micro à réduction de bruit ni bandes pour les antennes.

Le Realme U1 intègre un écran IPS FHD+ de 6,3 pouces en Corning Gorilla Glass 3. C’est du verre 2,5D qui s’incurve sur les côtés, mais la transition entre le cadre et l’écran est perfectible. Les bordures sont fines, la bordure inférieure également. En haut de l’écran se trouve l’encoche en goutte d’eau, qui héberge l’appareil photo à selfies de 25 MP, et les capteurs de luminosité et de proximité, soigneusement camouflés. L’oreillette d’appel est située juste au-dessus de l’encoche, entre le cadre et le verre.

Le Realme U1 ne gagnera pas de prix pour son design, mais cet essai de lui donner un faux air de smartphone premium est plutôt réussi.

Le Realme U1 est équipé du SoC MediaTek Helio P70. C’est un SoC du milieu de gamme conçu pour utiliser l’IA et fournir des performances plus stables. Il intègre quatre cœurs Cortex-A73 cadencés à 2,1 GHz, et quatre cœurs Cortex-A53 cadencés à 2 GHz, ainsi qu’une puce graphique Mali-G72 MP3. Sur le papier, le Helio P70 est plus ou moins une mise à jour du Helio P60, avec une hausse de la fréquence de 100 MHz pour les cœurs A73 et le GPU. Le Realme U1 est disponible en 3 Go / 32 Go (notre version) et 4 Go / 64 Go. La RAM un peu faible a un impact négatif visible sur certains scores, comme nous allons le voir. Le stockage interne peut être augmenté de 256 Go grâce à une carte micro SD.

La base de la connectivité est bien prise en compte. Les deux SIM prennent en charge la VoLTE et le dual-SIM dual-standby (DSDS). Le smartphone intègre le Wifi 802.11 n en 2,4 GHz et le Bluetooth 4.2, mais pas le NFC. Vu que le Helio P70 prend totalement en charge la norme sans-fil AC, nous ne comprenons pas trop pourquoi Realme a choisi d’intégrer seulement du Wifi simple bande. Le smartphone possède également les capteurs classiques. Le lecteur d’empreintes digitales et la reconnaissance faciale fonctionnent très bien, et il est possible de choisir d’activer l’écran dans le noir pour compenser l’absence de flash LED frontal.

L’appareil photo arrière est composé de deux capteurs de 13 et 2 MP, avec des ouvertures de respectivement f/2,2 et f/2,4, tandis que l’appareil avant est un capteur Sony IMX576 25 MP f/2,0. Realme a clairement mis la priorité sur l’appareil à selfies plutôt que sur le capteur classique. Il n’y a pas de haut-parleurs stéréos, mais l’unique haut-parleur est assez puissant pour une utilisation à l’intérieur. Une batterie de 3 500 mAh alimente le tout, et fournit une bonne autonomie et une bonne durée de veille grâce à la puce efficiente.

Realme utilise ColorOS sur tous ses appareils, et le U1 ne fait pas exception. Il intègre ColorOS 5.2 basé sur Android 8.1.0, et devrait recevoir la mise à jour Pie. Dans le U1, Realme a réduit les bloatwares au minimum, et intègre plusieurs applis visant le marché indien, et différents utilitaires comme un enregistreur vocal, la radio FM et le Phone Clone, pour aider à la première utilisation. Ces applis peuvent être désinstallées. La navigation classique Android basée sur des boutons et par gestes sont disponibles. Une barre latérale peut être affichée en glissant de gauche à droite, avec des raccourcis pratiques pour les applis. Glisser vers la droite affiche l’assistant intelligent qui propose un aperçu de la météo, du nombre de pas effectués, des fonctions rapides et des contacts favoris.

Il n’y a pas de thème intégré, mais il y a les applis OPPO telles que le Phone Manager, le Smart Scan, le Game Space et l’ORoaming, ainsi que l’appli communautaire de Realme. À la différence des smartphones OPPO, Realme utilise le clavier TouchPal par défaut, qui demande un peu d’acclimatation si vous venez de GBoard ou de SwiftKey. Realme intègre aussi un clavier Realme Secure qui s’affiche automatiquement dès que l’on est sur un champ pour mot de passe ou d’autres informations sensibles. Affiché, les captures d’écran et autres enregistreurs d’écran sont désactivés. Bien sûr, il est possible d’utiliser n’importe quel clavier disponible sur le Play Store si vous n’aimez pas TouchPal.

Gardez à l’esprit que l’utilisation de ColorOS est bien différente de celle d’Android Stock, et qu’il faudra sans doute un peu de temps pour s’habituer aux différentes options disponibles. ColorOS, tout en étant riche, n’est pas excellent sur les appareils qui n’ont pas beaucoup de RAM, comme on le voit sur notre modèle à 3 Go. La navigation peut devenir moins fluide si plusieurs activités de l’interface sont effectuées en même temps, ou si l’on gère plusieurs notifications simultanément. Cela dit, la plupart des fonctionnalités que l’on attend dans une ROM constructeur sont disponibles, ce qui évite d’aller à la chasse aux applis.

L’U1 intègre un double capteur 13 et 2 MP comme appareil principal. Le capteur 13 MP est une lentille à autofocus f/2,2, tandis que le capteur 2 MP est un capteur de profondeur avec une ouverture f/2,4. En gardant à l’esprit dans quelle gamme de prix se situe l’appareil, on appréciera la fidélité des couleurs avec un éclairage suffisant. L’IA reconnait correctement les scènes, et active même le HDR quand c’est nécessaire. Cependant, la netteté n’est pas des meilleures, surtout en Mode Portrait. L’effet bokeh n’est pas extraordinaire, si bien qu’il faudra recourir au Mode Expert pour mieux gérer le focus.

L’appli d’appareil photo fournit un mode Super Vif qui fait ce qu’il dit - augmenter la saturation des couleurs. Les résultats dépendent largement de la scène. Ils sont bons pour un éclairage intérieur, mais pas pour l’extérieur. De même, c’est un traitement post-capture, et non fait en direct, si bien qu’il faudra s’attendre à une baisse de qualité si on regarde la photo en 100 %. Le HDR aide à éclairer certaines zones sombres, mais a tendance à surexposer les zones déjà lumineuses. À l’extérieur, le HDR fait du bon travail, et peut être considéré comme utile.

Les photos de jour sont bonnes, mais les performances en cas de faible luminosité sont vraiment décevantes. Il ne semble pas y avoir de mode nuit dédié dans les réglages de l’appli, si bien que l’on est prisonnier de l’identification automatique de l’appareil pour détecter les scènes de nuit, ou il faut utiliser les réglages manuels. Les photos paraissent granuleuses et délavées, et elles manquent de détails. Les photos avec éclairage public de nuit sont passables, si l’on peut pardonner leur manque de netteté.

Pour l’enregistrement vidéo, la résolution maximale permise est le 1080p à 30 IPS, alors que le Helio P70 est lui-même capable d’enregistrer en 4K. Les vidéos ont un bon niveau de détails et de couleurs, mais sont un peu tremblantes à cause de l'absence de stabilisation quelle qu'elle soit.

Le MediaTek Helio P70 est une légère mise à jour des fréquences du Helio P60. Cependant, la firme annonce des améliorations significatives des performances en IA et en jeu. Le SoC récent est également censé apporter des améliorations du traitement d’image, dont un meilleurs HDR et une meilleure détection de la profondeur. Au quotidien, l’expérience globale est suffisante pour la plupart des utilisations classiques, malgré des ralentissements occasionnels de l’interface. Cela peut être dû en partie à la RAM moins abondante, et à l’absence d’optimisations de ColorOS. Cela dit, nous recommandons d’opter pour la variante 4 Go pour minimiser ces ralentissements.

Nous évaluons les performances du Helio P70 avec divers tests CPU et GPU. Pour cela, nous comparons les chiffres du Helio P70 à ceux du Qualcomm Snapdragon 660 et du Helio P60. Quelques appareils Helio P70 ont été lancés, et nous devrions les tester dans les jours à venir.

Dans les tests orientés processeur, le Helio P70 se comporte très bien, et reste au niveau du Snapdragon 660, et même du Kirin 710 du Honor 8X. À cause du manque de RAM dans notre modèle, certains scores AnTuTu tel les tests UX sont bien moins bons que chez les concurrents. Le Snapdragon 660, l’Exynos 9610 et le Kirin 710 ont de meilleurs scores monothread, mais le Helio P70 parvient à réduire l’écart avec de bonnes performances multithread. La différence des cœurs Cortex-A73 du Helio P60 et du P70 est de seulement 100 MHz, qui conduit à un gain de performances de 10 %.

Le Mali-G72 MP3 du Helio P70 est également de 100 MHz plus puissant que celui du P60, mais le P70 du Realme U1 traîne derrière dans la plupart des tests GFXBench, à l’écran ou non. 3DMark semble un peu plus indulgent. Alors que ces résultats dans les tests synthétiques de GPU ne sont pas excellents, le jeu classique ne devrait néanmoins ne pas être un problème, comme nous allons le voir bientôt.