Critique complète de l’Ultrabook HP EliteBook Folio 1040 G1 (H5F62ET)

Coins arrondis, tranches épurées, détails soignés à l’image de la zone sur-abaissée face au pavé tactile et très bonne intégration des touches sourdine et WiFi, voilà  de quoi montrer que les designers et les ingénieurs de chez Palo Alto ont mis de leur personne dans la conception du châssis. L’esthétique de l’EliteBook semble néanmoins si basique qu’on ne peut dire que son design soit avancé comme une marque de fabrique. HP semble avoir voulu plaire à tout le monde, choix visible par la combinaison de couleurs plutôt bien acceptées par les gentlemen : le gris et le noir. Autre point, le boitier montre l’absence de marquage ce qui donne un rendu distingué et soigné, exactement ce que recherchent nombre de professionnels pour leur machine.

Le fin capot de l’écran semble se plier assez facilement même s’il se montre plutôt résistant aux forces qu’on lui applique. En retour, la base ne plie absolument pas, même avec une grande force et de nombreuses tentatives (aucun son trahissant une faiblesse de conception n’est à noter). Il est possible d’ouvrir l’appareil d’une seule main. Bien que les charnières aient une prise firme, l’écran oscille dans certaines situations mouvementées, comme dans la voiture ou dans le train.

Si le Lenovo X1 Carbon affiche près de 100 grammes de moins sur la balance que notre Elitebook (1,5 kg), ses 4 mm de hauteur le rendent plus épais. Le ThinkPad T440s ne peut rivaliser sur le plan de la mobilité avec ses 1,7 kg et ses 20,7 mm d’épaisseur.

Dernier point pour conclure cette rubrique, le HP peut se vanter d’une grande robustesse pour son dernier-né : « Le HP EliteBook Folio 1040 a passé avec succès les tests de l’armée américaine MIL-STD 810G15 pour les chutes, les chocs en fonctionnement, les vibrations, la poussière, l’humidité, l’utilisation à hautes et basses températures, et au choc thermique ». Nous attirons votre attention sur ce point : cela ne signifie rien de tangible malgré tout.

La connectivité est limitée du fait de la finesse et de la légèreté de la construction : le fabricant ne peut être blâmé pour cela. Il n’y a que deux ports USB 3.0, l’EliteBook ne supporte que les cartes mémoires SD dans leur format micro-SD et ceux qui voudraient utiliser un appareil HDMI devront se tourner préalablement vers un adaptateur DisplayPort-HDMI ou un câble compatible. Le dit adaptateur est proposé aux alentours de 10 euros mais n’est pas inclus en standard dans la boite (à notre grande incompréhension). On se réjouira en revanche de la présence d’un adaptateur pour le port station d’accueil qui est sur le côté droit, vers l’arrière. Cela permet d’ajouter une sortie VGA et un port Ethernet pour les réseaux câblés LAN, un must dans le monde professionnel. Malgré une disposition de la connectique perfectible, HP a essayé de placer tous les ports vers l’arrière de la machine, là où les cordons et les périphériques comme les clés USB ne se gêneront pas. Un lecteur de cartes à puce est placé à l’extrême gauche vers l’utilisateur, un autre argument quant à l’appartenance de la machine au monde professionnel.

Comme nous vous l'avions dit dans notre introduction, HP n'a pas hésité à intégrer un écran TN de chez Chi Mei dans un appareil à ce prix-là. On se contentera du fait qu'il s'agisse d'une dalle matte affichant une résolution de 1600x900 pixels (16:9) pour une diagonale de 13,3 ou 14 pouces. Cela mène à une image d'une grande précision grâce à une densité de pixels de 131 ppi (pixels par pouce en français).

D'un autre côté, l'écran TN souffre des problèmes inhérents à la technologie employée, à l'image de sa grande dépendance de l'angle de vue et des faibles contrastes. Selon l'avis personnel du testeur, l'écran fait bien mieux que nombre de ses concurrents.

L'impression d'image brumeuse est présente lorsqu'on regarde l'écran de haut, l'effet d'inversion des couleurs est visible lorsqu'on regarde l'écran de dessous. La détérioration est néanmoins limitée en ce qui concerne les contrastes et la luminosité tandis que la fidélité dans le rendu des couleurs reste largement insensible aux angles.

Notre exemplaire de test ne peut prétendre à se poser comme une alternative viable face aux écrans IPS haute résolution du Lenovo X1 Carbon et du Lenovo T440s. Comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessous, l'EliteBook rate la première place par la faute dans notre comparaison (loin d'être décisive) de la fidélité de la courbe des gammas. La distribution de la luminosité est très homogène, nous n'avons à noter aucune zone anormalement lumineuse et/ou de fuite de lumière.

Notre EliteBook était propulsé par le très populaire processeur Intel Core i5-4200U adossé à 4 Go de mémoire vive RAM, ce qui risque de ne pas être suffisant pour la plupart des applications. Le circuit plutôt aux performances plutôt poussives Intel HD 4400 est en charge du rendu des images. A ne pas oublier dans cette liste, le SSD d'Intel de 180 Go (qui au passage aurait pu être un modèle de 240-256 Go pour le prix demandé pour la machine). Celui procure assez de réactivité pour que tout professionnel puisse espérer une expérience utilisateur confortable.

HP a fait le bon choix avec l'Intel Core i5-4200U (2x 1.6-2.6 GHz, Hyperthreading, TDP : 15 W) en regard avec les applications auquel son EliteBook se destine. Les professionnels n'auront que peu d'occasions de pousser le processeur à ses limites. Le processeur Haswell particulièrement efficient en énergie est gravé dans un procédé d'une finesse de gravure de 22 nm pour une fréquence nominale de base de 1.6 GHz. Les 2.3 GHz peuvent être atteints sur les deux noyaux si le processeur est sollicité. Sans nous étonner, la fréquence Turbo de 2.6 GHz sur un seul noyau est rarement atteinte : il s'agit certainement là d'un bon coup du département marketing du fondeur de Santa Clara. Les performances du processeur sont même assez suffisantes pour des tâches encore plus gourmandes.

Nous avons fait appel à Cinebench R11.5 afin de mesurer les performances du processeur. Nous n'avons rencontré aucun symptôme de throttling ou autobridage des performances par surchauffe ou manque d'alimentation. Surprenant mais certainement dû à des problèmes de chauffe, le Lenovo X1 Carbon qui embarque l'Intel Core i7-4600U (2x 2.1 - 3.1 GHz, Haswell, TDP: 15 W) bien plus véloce sur le papier est pourtant à la traine dans certains tests multithreadés. Le T440s intégrant le même équipement que le X1 Carbon affiche un léger avantage, mais pas aussi grand qu'on aurait pu le penser. Il en est de même lorsque le T440s n'est sollicité que sur un seul noyau. En pratique, le X1 Carbon procure une prestation absolument sans faute en ce qui concerne les performances : les différences qui existent entre les trois compétiteurs devraient être minimes... Les performances processeur du dernier fleuron de HP se situent exactement dans la zone attendue. Aucun bridage n'est à noter sur batterie.

Le tableau regroupant les performances en jeu qui se trouve ci-dessous montre que notre machine n'est pas faite pour jouer dans la mesure où ses capacités au rendu 3D sont très limitées. Les jeux actuels et les titres gourmands tournent avec les paramètres au minimum pour la plupart d'entre eux, le rendu est sans surprise loin d'être idéal, à l'exception de certains jeux tel que Dota 2. Ce constat est néanmoins à relativiser : les concurrents du HP n'intègrent pas non plus de carte graphique dédiée. Vous trouverez ici un récapitulatif des performances de nombreuses solutions graphiques mobiles en fonction du jeu et du niveau de détails voulus.

Nuisance sonore

Le ventilateur reste silencieux dans la plupart des tâches routinières, le niveau de bruit est même très contenu lorsque les pales se mettent en activité. Même après une longue période à pleine charge, le bruit reste très confortable jusqu'à se confondre avec l'arrière fond sonore. Accompagné d'un clavier silencieux, la machine est tout simplement le cadet de vos soucis en tant que facteur de nuisance sonore, même en environnements très silencieux.

Les 40 °C maximales mesurés sous le boitier sont tout simplement non critiques. La partie supérieure n'a jamais atteint la température du corps humain. Il est tout aussi vrai du Lenovo T440s alors que le X1 Carbon se démarque négativement par une chauffe allant jusqu'à environ 50 °C sur la zone supérieure du châssis. Utiliser l'EliteBook Folio sur ses genoux ne devrait pas poser de problèmes.

Le test de torture Prime95 n'a pas réussi à pousser l'appareil au throttling/autobridage des performances : les deux noyaux du processeur se maintenaient à la fréquence spécifiée de 2.3 GHz. La situation est tout autre lorsque la carte graphique est elle aussi soumise à un test de torture : avec FurMark tournant aux côtés de Prime95, la cadence de fonctionnement tombe immédiatement à 1.3 GHz. Le processeur n'a jamais dépassé les 73 °C : la chauffe ne risque pas d'être un facteur limitant pour le Folio 1040 G1 : HP a fait un très bon travail ici.

Nous nous sommes concentrés sur le test pratique navigation internet en Wi-Fi,  pour coller au mieux à la réalité grâce à des sites Internet présélectionnés, le Bluetooth désactivé et une luminosité réglée à environ 150 cd/m². Avant de lancer le test, nous avons sélectionné le profil énergétique "économie d'énergie". L'EliteBook s'en sort avec une autonomie plus qu'honorable de près de six heures et 20 minutes. Le X1 Carbon fait mieux avec près de huit heures alors que le T440s fait un impressionnant score de 12 heures et 30 minutes, mais cela se fait en contrepartie d'une batterie plus imposante de 180 grammes qui rend l'ordinateur plus épais que le X1 et le Folio. Une batterie additionnelle sur laquelle il n'est pas possible de démarrer la machine, n'était pas disponible sur notre EliteBook.