Critique Complète du Smartphone Huawei P8
Huawei a présenté la dernière version de son smartphone haut de gamme P8 à Londres. Le constructeur se passera désormais du préfixe "Ascend" qui désignait jusqu'ici les modèles de cette gamme. Comparé à la version précédente, l'Ascend P7, le nouveau modèle est légèrement plus large, et la diagonale d'écran se porte à 5,2 pouces. L'écran Full HD produit des images parfaitement nettes. Dans le châssis, on trouve 3 Go de RAM, 16 Go de stockage, et un processeur Kirin 930 fait maison. Une configuration plus onéreuse embarque un processeur Kirin 935 légèrement plus rapide et 64 Go de stockage, pour 100 euros de plus. Huawei est très fier de la nouvelle caméra de son modèle phare. Bien que la résolution n'ait pas augmenté, cette nouvelle caméra est censée prendre de très bonnes photos, même dans des conditions d'illumination suboptimales, et avoir de nouvelles fonctions logicielles intéressantes. Nous ne manquerons pas de vérifier ces dires dans nos tests.
Le P8 se classe parmi les modèles les moins chers du marché haut de gamme, à 499 euros. Seul le OnePlus One peut se targuer d'être moins cher, à 349 euros. Nous inclurons dans nos comparaisons la plupart des flagships actuels : le Samsung Galaxy S6 et S6 Edge, le HTC One M9, le Sony Xperia Z3, le LG G3, le Nokia Lumia 930, le Apple iPhone 6 Plus, le Google Nexus 6 et le Motorola Moto X.
Châssis
A 6,4 millimètres d'épaisseur, le Huawei P8 est légèrement plus fin que son prédecesseur (6.5 mm, 124 g). Il est par contre légèrement plus lourd et pèse maintenant 147 grammes, ce qui n'est pas plus mal au final : cela donne une impression de sophistication, tout en restant confortable en main. Le P8 est donc le flagship le plus fin de sa génération, puisqu'il est légèrement moins épais que le Samsung Galaxy S6 Edge (7.0 mm, 132 g) et que l'iPhone 6 Plus (7.1 mm, 172 g).
Le châssis est composé en majeure partie d'aluminium, le reste est protégé par du verre Gorilla Glass 4 de chez Corning. Cette nouvelle génération du verre protecteur est censée être encore plus résistante aux rayures, mais Huawei a quand même pris soin d'ajouter une couverture protectrice pour l'écran, par acquis de conscience. Malgré sa finesse, il vous faudra forcer pour tordre le smartphone, et aucun craquement ne s'est fait entendre pendant nos manipulations. La pression ne pose pas de problème non plus au P8, il faut réellement forcer pour arriver à distordre l'image sur l'écran. Les jointures entre matériaux sont précises et régulières.
La batterie n'est pas amovible et l'utilisateur ne peut donc pas la remplacer. Les deux réceptacles pour carte SIM et MicroSD sont parfaitement ajustés par rapport au reste du châssis, confirmant encore l'excellence de l'assemblage et des finitions. On a également apprécié que la caméra ne dépasse pas du châssis.
Connectivité
Le port Micro-USB 2.0 sert à la fois à charger le smartphone et à transférer des fichiers. Le tethering est supporté, ainsi que l'USB On-The-Go (OTG), ce qui permet de connecter des périphériques de stockage externes ou des dispositifs d'entrée alternatifs au P8. La MHL n'est pas disponible, donc vous devrez utiliser la DLNA ou Miracast pour afficher le contenu du téléphone sur un moniteur externe.
Notre version de test (GRA-L09) a deux emplacements pour cartes : l'un pour la Nano-SIM, l'autre pour une carte MicroSD. Des configurations où le deuxième lecteur sera hybride, pouvant accueillir une deuxième Nano-SIM ou une carte MicroSD, seront disponibles dans le futur, mais exclusivement pour la version dual-SIM LTE. La disponibilité de ce modèle en Europe n'a pas encore été annoncée. Le lecteur MicroSD supporte jusqu'à 128 Go de capacité de stockage.
NFC et radio FM sont également installées, mais on peut déplorer que le chargement sans fil ne soit pas supporté.
Applications
Le Huawei P8 tourne sous Google Android 5.0 Lollipop, avec l'interface EMUI 3.1, qui n'utilise pas le tiroir d'applications conventionnel. L'utilisateur peut personnaliser l'interface grâce à l'application Design. L'application Phone Manager est toujours incluse et permet à l'utilisateur d'optimiser le système.
Le mode Réalisateur (Director's mode) est une nouvelle fonctionnalité. Cette application permet de connecter le smartphone avec trois autres appareils Android au maximum, et concentre le contrôle de leurs caméras dans les mains du possesseur du P8. Le smarphone de tête peut choisir quelle caméra utiliser pour l'enregistrement, et passer facilement de l'une à une autre. Le "réalisateur" peut également envoyer des instructions à ses "caméramen". Le possesseur du P8 doit donner aux autres utilisateurs accès à l'application, puisqu'elle n'est pas disponible sur le magasin officiel. Ceux qui installent l'application de cette manière ne disposent que de fonctionnalités réduites et peuvent juste joindre un groupe. Les pouvoirs du réalisateur sont réservés aux possesseurs du P8 ! La résolution de l'enregistrement est malheureusement limitée à la 720p.
Communications & GPS
Le P8 peut se connecter à Internet en HSPA+ (le débit en upload atteint 5.76 Mbps, le download 42 Mbps) ou LTE Cat. 4 (le débit en upload atteint là 50 Mbps, le download 150 Mbps). On pourrait déplorer l'absence de la LTE Cat.6, qui atteint des débits de l'ordre de 300 Mbps et serait supportée par le SoC Kirin 930. Huawei explique sa préférence par la meilleure qualité de signal obtenue dans des casiers très fins par le standard plus mature. Cela reste une déception, d'autant plus que la LTE Cat. 9 est d'ores et déjà possible d'un point de vue technique. La technologie Signal+ est censée préserver la qualité de la réception lors de mouvements rapides, tels que des voyages en train ou en voiture.
La connectivité WiFi n'est pas à jour non plus. Le module ne supporte que les normes IEEE-802.11 b/g/n, donc le smartphone est limité aux réseaux dans la bande 2.4 GHz. On attendait au minimum d'un flagship de cette génération que le WiFi double bande soit disponible, sans parler de la norme AC. Toutefois, il faut avouer que l'antenne choisie a une excellente réception. La qualité du signal reste très bonne même à 20 mètres de la borne d'accès, et on n'a pu remarquer aucune restriction lors de nos navigations sur internet. Nous avons mesuré les facteurs d'amortissement les plus faibles que l'on ait vu, à -17 dBm juste à côté de la borne d'accès. Nous avons également apprécié que le smartphone choisisse automatiquement la meilleure connexion, entre la 4G et le WiFi. De même, le smartphone sélectionne de lui-même le meilleur réseau WiFi disponible, ce qui est pratique si vous avez plusieurs réseaux chez vous ou au travail.
Le module Bluetooth supporte la version 4.1 LE du standard. Nous avons testé la qualité de la réception en écoutant un stream audio ; distance maximale de réception et stabilité sont toutes deux impressionnantes. La connexion n'a jamais été perdue durant nos tests.
Au niveau localisation, le P8 dispose de modules GPS, GLONASS et BeiDou, ce qui devrait permettre un géo-positionnement précis, où que vous vous trouviez sur le globe. Le smartphone trouve le signal satellite très rapidement, même en intérieur, avec une résolution de 6 mètres. A l'extérieur, la précision est encore meilleure, notre application GPS Test a mesuré une résolution fluctuant entre 4 et 6 mètres.
Nous avons comparé la précision de localisation du smartphone avec celle de notre GPS de qualité professionnelle Garmin eTrex 30 au cours d'une ballade à bicyclette. Ce test là à révélé quelques faiblesses chez le P8, qui semble parfois perdre le signal satellite. Le P8 prend parfois des raccourcis, comme par example lors de notre traversée de la voie de tram, que nous avons en réalité entamé depuis la voie de droite, entre le terre plein central et l'arrêt de tram. Le passage le long du canal, où le signal satellite a été passablement perturbé par des arbres et un pont, a posé problème aux deux GPS. Le P8 coupe cette partie du trajet, tandis que le Garmin s'en tire mieux. Toutefois, les déviations ne sont pas non-plus inacceptables, et nous sommes donc satisfaits dans l'ensemble du flagship de Huawei.
Téléphonie & Reproduction des Voix
Huawei a mis beaucoup de soin à optimiser la qualité des appels, et se targue en particulier d'être parvenu à supprimer jusqu'à 90% des bruits de fonds et des bruits de souffle. Cette excellente performance est rendue possible par un processeur de traitement de signal (DSP) dédié, et on entend nettement le résultat en pratique. En portant le smartphone directement à l'oreille, on n'a pu entendre ni fonds musicaux, ni vent lors de nos tests en extérieur. Nous entendions très bien notre interlocuteur, et vice versa.
Le haut-parleur du P8 est également censé être bien adapté à un usage en téléconférence. En effet, nous avons pu comprendre notre interlocuteur, même en nous éloignant jusqu'à 2 mètres du smartphone. Les voix sonnent légèrement métalliques lorsque l'on pousse le volume du haut-parleur à fond, cela dit.
Le casque fourni est satisfaisant. Le son donne un peu trop dans les basses, mais le micro est excellent. Le casque est équipé de boutons de contrôle des appels et du lecteur média.
Caméras
La caméra frontale du P8 peut prendre des photos avec une résolution de 8 mégapixels au maximum (3264x2448 pixels, format 4:3). Si vous baissez la résolution à 6 mégapixels, vous pouvez alors choisir de prendre des photos au format 16:9 ou 1:1. Un mode de focus progressif en 10 étapes est disponible, et donne de bons résultats en conditions de luminosité faible. Les amateurs de selfies apprécieront. Huawei a aussi pensé aux fans de "groufies", et a inclus un mode panorama pour la caméra frontale : l'utilisateur prend d'abord une photo centrale, puis une photo à droite et une autre à gauche, et le P8 se charge d'assembler le tout automatiquement. Les filtres choisis sont visibles directement et vous n'aurez donc pas besoin de prendre la photo pour avoir une idée du résultat.
La caméra dorsale supporte également cette fonctionnalité, mais peut aussi être utilisée en mode HDR. Le capteur conserve la résolution maximale de 13 mégapixels (4160x3120 px, 4:3) de la version précédente, mais est désormais fait maison et ne provient donc plus de Sony. Le nouveau capteur est censé être de bien meilleure qualité. En plus d'une ouverture du diaphragme de f/2.0, la caméra principale est équipée de l'auto-focus, d'un capteur quatre-couleurs RGBW et d'un stabilisateur d'image. Le stabilisateur peut être désactivé, ce qui est parfois utile, en particulier quand on utilise un trépied. La qualité des photos a fait de gros progrès comparée à la version précédente du flagship de Huawei. Nous avons pris des photos de comparaison pendant l'événement "One night at the Europa-Park 2015 (#mbep15)". A ce sujet, nous aimerions remercier Mercedes Benz et Microsoft de leur invitation.
Les photos de jour nous ont impressionné. Bien que l'on puisse déceler une légère teinte bleutée, les couleurs sont dans l'ensemble naturelles. La netteté est satisfaisante. Le crépuscule n'a pas éteint notre enthousiasme, bien au contraire. Le stabilisateur d'image fait bien son travail en conditions de lumière faible, et la netteté reste bonne. Ces conditions suboptimales révèlent les différences entre les trois smartphones que nous avons apporté. Alors que le P8 et le Lumia 930 parviennent à prendre des photos nettes, le LG G3 montre ses limites. Le P8 brille particulièrement en conditions de luminosité faible et lumières artificielles en contre-jour, comme sur la scène 4. Bien que l'éclairage soit très faible, les photos sont nettes et les couleurs restent naturelles. Le Lumia gère mal le contre-jour, et le G3 prend une photo floue aux couleurs délavées.
Le capteur de notre exemplaire d'essai est également très réactif. On peut lancer l'application caméra depuis la veille et prendre une photo en double-cliquant le bouton de diminution du volume, le tout en une seconde. Quand l'éclairage n'est pas idéal, le délai n'est que de 1,6 secondes. C'est très, très rapide. La caméra du P8 est excellente sous tous les plans et prend de très bonnes photos.
Les panoramas sont aussi très réussis sur le P8, à condition de ne pas trop trembler. Les jointures sont bien faites et l'éclairage, homogène. Le Lumia 930 fait légèrement mieux en terme de netteté, mais il vous faudra prendre jusqu'à 5 photos individuelles au lieu de simplement faire tourner l'appareil après avoir déclenché le panorama.
Autre fonctionnalité intéressante du Huawei : la "peinture lumineuse". Il s'agit là d'un mode de pose longue simplifié qui vous permettra de peindre avec de la lumière. L'apprenti artiste déclenche la capture, puis va mouvoir une lumière dans le champ de la caméra. Une fois la capture arrêtée, le smartphone se charge de combiner toutes les photos individuelles pour créer un seul tableau de maître. Cela marche étonnamment bien et on obtient rapidement de très bons résultats avec un peu d'entrainement.
Les vidéos sont limitées à la Full HD (1920x1080 pixels, 16:9, 30 fps). Malheureusement, il est impossible de sélectionner une résolution ou une fréquence d'image supérieure, ce qui aurait pu être utile pour faire des ralentis. Le son est enregistré en stéréo et est très correct. La qualité d'image est bonne, même quand l'éclairage est faible.
Accessoires
Bien que le constructeur chinois n'utilise que du carton et du plastique dans l'emballage, le résultat est plutôt réussi, comme le montre la vidéo de notre déballage ci-dessus. Dans la boîte, on trouve un chargeur modulaire (5 W, 5 V, 1 A), un câble USB, un outil pour ouvrir les tiroirs des cartes SIM et MicroSD, et le casque. La couverture DotView, que les aficionados de HTC reconnaîtront, est disponible en option.
Garantie
Huawei garanti son P8 2 ans, inextensibles.
Dispositifs d'Entrée et Prise en Main
Le dispositif d'entrée principal est bien-sûr l'écran tactile de 5,2 pouces. Il reconnaît jusqu'à 10 points de contact simultanés et peut faire la différence entre doigts et jointures. Huawei surnomme cette capacité à distinguer un contact de jointure le "Knuckle-Touch", et se vante d'avoir inventé là la prochaine génération d'interface tactile. Nous n'irions pas jusque là, étant donné que pour le moment, ces nouveaux mouvements ne servent qu'à prendre des captures d'écran. L'utilisateur peut toquer deux fois pour déclencher une capture d'écran, ou utiliser ses jointures pour tracer un cercle autour de la section qu'il souhaite sauvegarder.
La surface de l'écran glisse très bien. Les touches sont reconnues rapidement et précisément, y compris sur les bordures. Les boutons de contrôle du volume et de la veille sont fermes et réactifs.
L'agencement du clavier est sophistiqué et inclut les touches spécifiques du pays choisi dans les réglages. Notre seul regret est qu'il n'y ait pas de rangée dédiée aux chiffres. La saisie "Swipe", sans lever le doigt, est supportée. Les suggestions de mots automatiques sont situées au dessus du clavier. Le mode d'utilisation à une main est astucieux : pour mettre tous les éléments de l'écran à portée de votre pouce, il suffit de faire glisser son pouce horizontalement au bas de l'écran. Le P8 dé-zoome alors d'environ 30% et positionne cette version réduite de l'écran sous votre pouce. Cette fonctionnalité est adaptée aux gauchers comme aux droitiers.
Écran
Huawei a choisi un écran 5,2 pouces IPS Neo de 1920x1080 pixels. Le format est donc 16:9 et la densité de pixel est élevée, à 424 ppi (pixels par pouce). L'Ascend P7 avait une densité légèrement plus élevée encore, grâce à son écran plus petit, mais la densité du P8 reste suffisante pour obtenir des images parfaitement nettes.
Nous avons mesuré une luminosité moyenne de 439 cd/m², correcte. La luminosité est également très homogène, à 91%, mais le P7 était sur ce point aussi très légèrement supérieur (470 cd/m², 92%). Toutefois, le P8 s'en sort très bien face aux autres flagships de sa génération. Seuls le HTC One M9 (458 cd/m², 85%) et l'iPhone 6 Plus (496 cd/m², 90%) sont plus lumineux.
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Homogénéité de la luminosité: 91 %
Valeur mesurée au centre, sur batterie: 453 cd/m²
Contraste: 1618:1 (Valeurs des noirs: 0.28 cd/m²)
ΔE Color 4.7 | 0.5-29.43 Ø4.91
ΔE Greyscale 5.03 | 0.5-98 Ø5.2
72.04% AdobeRGB 1998 (Argyll 1.6.3 3D)
Gamma: 2.27
| Huawei P8 Mali-T628 MP4, Kirin 930, 16 GB eMMC Flash | HTC One M9 Adreno 430, 810 MSM8994, 32 GB eMMC Flash | OnePlus One Adreno 330, 801 MSM8974AC, 64 GB eMMC Flash | Google Nexus 6 Adreno 420, 805 APQ8084, 32 GB eMMC Flash | Samsung Galaxy S6 Edge Mali-T760 MP8, Exynos 7420, 32 GB UFS 2.0 Flash | Apple iPhone 6 Plus PowerVR GX6450, A8, 64 GB eMMC Flash | Nokia Lumia 930 Adreno 330, 800 MSM8974, 32 GB eMMC Flash | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Screen | -18% | -34% | -22% | 14% | -14% | -55% | |
| Brightness middle | 453 | 474 5% | 423 -7% | 274 -40% | 343 -24% | 519 15% | 275 -39% |
| Brightness | 439 | 458 4% | 408 -7% | 264 -40% | 338 -23% | 496 13% | 278 -37% |
| Brightness Distribution | 91 | 85 -7% | 83 -9% | 89 -2% | 94 3% | 90 -1% | 89 -2% |
| Black Level * | 0.28 | 0.4 -43% | 0.54 -93% | 0.62 -121% | |||
| Contrast | 1618 | 1185 -27% | 783 -52% | 837 -48% | |||
| Colorchecker dE 2000 * | 4.7 | 6.32 -34% | 5.56 -18% | 6.99 -49% | 2.2 53% | 3.67 22% | 10.99 -134% |
| Greyscale dE 2000 * | 5.03 | 6.36 -26% | 7.55 -50% | 4.01 20% | 2.37 53% | 3.78 25% | 8.29 -65% |
| Gamma | 2.27 97% | 2.43 91% | 2.33 94% | 2.03 108% | 2.41 91% | 2.42 91% | 2.16 102% |
| CCT | 7439 87% | 8218 79% | 7624 85% | 6329 103% | 6425 101% | 7327 89% | 6731 97% |
| Color Space (Percent of AdobeRGB 1998) | 72.04 | 58.81 -18% | 87.77 22% |
* ... Moindre est la valeur, meilleures sont les performances
La nouvelle technologie IPS a fait des progrès sensibles sur les noirs. Le P8 obtient un excellent résultat de 0.28 cd/m², le meilleur que l'on ait mesuré sur un écran LC jusqu'à présent. Le taux de contraste est par conséquent excellent également et s'établit à 1618:1. Il faut un écran AMOLED pour faire mieux, comme ceux du Galaxy S6 ou du Nexus 6.
Nous avons testé la précision colorimétrique de notre exemplaire de test avec un spectrophotomètre et le logiciel CalMAN. L'échelle de gris révèle une légère déviation vers le bleu et le vert, mais cela ne pose pas de problème en pratique. La température des couleurs peut être ajustée dans les réglages, mais cela ne fait que réduire la précision colorimétrique, comme le montre l'augmentation des déviations du test ColorChecker. Les réglages d'usine sont assez satisfaisants, avec un DeltaE moyen de 4,7. C'est moins bien que d'autres flagships cela-dit, puisque le Galaxy S6 Edge (dE 2.2) et l'iPhone 6 Plus (dE 3.7) font mieux. Le P8 dévie le plus au niveau des verts, qui sont plus saturés. Le gamut couvre presque l'intégralité de l'espace colorimétrique, l'écran du P8 est donc l'un des meilleurs écrans IPS disponibles sur un smartphone.
A l'extérieur, le P8 se débrouille plutôt bien. L'image reste visible en pleine lumière grâce à son taux de contraste élevé et sa luminosité correcte. L'écran brillant pourra poser problème, mais globalement le P8 est utilisable à l'extérieur.
Les angles de vision du P8 sont très bons. On n'a vu aucune inversion de couleurs ou d'images fantômes. On n'a pas vu de "backlight bleed" non plus, ce problème récurrent du rétroéclairage parmi les écrans IPS. Même en observant l'écran à des angles extrêmes, on ne perd que peu de luminosité.
Performances
Huawei fabrique lui-même le SoC 64-bits HiSilicon Kirin 930 qui équipe le P8. Le processeur octa-core est composé de deux assemblages de quatre Cortex-A53, cadencés à 2 et 1,5 GHz. Le constructeur a dû procéder à quelques ajustements pour atteindre de si hautes fréquences, et utiliser des Cortex-A53e pour les quatre coeurs cadencés à 2 GHz. Huawei a abandonné ses Cortex-A57, qui étaient plus puissants, donc le SoC du P8 ne peut pas lutter avec l'Exynos 7420 ou le Snapdragon 810. 3 Go de RAM et un GPU ARM Mali-T628 MP4 complètent le SoC. Ce GPU équipe également le Kirin 920, que l'on peut trouver dans le Honor 6.
L'absence des Cortex-A57, 60% plus puissants que les A53, se fait nettement sentir dans les benchmarks. Si l'on n'utilise que quelques threads, le Kirin 930 peut même se révéler plus lent que des SoC plus anciens. Ce phénomène est visible dans les résultats de notre test Geekbench 3 Single-Core, qui mesure comme son nom l'indique les performances lorsqu'un seul coeur est utilisé. Le Honor 6 réalise là un bien meilleur résultat que le P8, ainsi que dans le test Smartbench 2012. Par contre, lorsque l'application est optimisée pour l'architecture 64 bits et les processeurs multi-coeurs, le P8 délivre tout son potentiel. Il passe avec brio le test AnTuTu v5 et se classe devant de nombreux smartphones équipés de Snapdragon 801. Pour le test PCMark for Android, le P8 devance même le HTC One M9 (Snapdragon 810) et n'est battu que par le Samsung Galaxy S6 Edge (Exynos 7420).
C'est au niveau des benchmarks graphiques que le P8 montre le plus ses faiblesses par rapport aux autres smartphones haut de gamme. Certains flagships tels que le One M9 et le Galaxy S6 s'acquittent de certains tests parfois cinq fois plus rapidement. Même le Lumia 930 (Snapdragon 800, Adreno 330) obtient un taux de rafraîchissement 50% plus élevé sur le test GFXBenchmark 2.7. Malheureusement, la dernière version du benchmark 3DMark Sling Shot ne supportait pas encore le P8 pendant que nous faisions nos tests.
Les performances ressenties sont très bonnes et les appli tournent très bien.
| AnTuTu v5 - Total Score (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Apple iPhone 6 Plus | |
| Honor 6 | |
| PCMark for Android - Work performance score (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| LG G3 | |
| HTC One M9 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Honor 6 | |
| 3DMark | |
| 1280x720 offscreen Ice Storm Unlimited Score (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| Huawei Ascend P7 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Apple iPhone 6 Plus | |
| Honor 6 | |
| 1280x720 offscreen Ice Storm Unlimited Graphics Score (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| Huawei Ascend P7 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Apple iPhone 6 Plus | |
| Honor 6 | |
| 1280x720 offscreen Ice Storm Unlimited Physics (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| Huawei Ascend P7 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Apple iPhone 6 Plus | |
| Honor 6 | |
| Basemark X 1.1 - High Quality (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| Huawei Ascend P7 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Honor 6 | |
Le P8 n'est pas très performant sur nos benchmarks de navigation web avec le navigateur installé par défaut. Dans certains cas, certains flagships ont même des performances bien supérieures. Toutefois, la navigation web est suffisamment fluide à l'usage.
| Browsermark - 2.1 (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| LG G3 | |
| Nokia Lumia 930 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Honor 6 | |
| Vellamo 3.x - Browser (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| LG G3 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Sony Xperia Z3 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Honor 6 | |
* ... Moindre est la valeur, meilleures sont les performances
Cette version du P8 est équipée de 16 Go de stockage flash eMMC internes, dont 11,5 sont disponibles à l'utilisateur. Une version plus chère embarque 64 Go de stockage interne, mais il est aussi possible d'ajouter jusqu'à 128 Go de stockage à petit prix grâce à une carte MicroSD. Le P8 supporte également App2SD.
Par rapport à l'ancienne version, le stockage est bien plus performant, mais n'est que dans la moyenne du marché haut de gamme. La vitesse de lecture de petits fichiers est excellente, et seul le Galaxy S6 Edge fait mieux sur ce point.
| BaseMark OS II - Memory (Classer selon les valeurs) | |
| Huawei P8 | |
| OnePlus One | |
| LG G3 | |
| Nokia Lumia 930 | |
| Motorola Moto X 2. Gen 2014 | |
| HTC One M9 | |
| Google Nexus 6 | |
| Samsung Galaxy S6 Edge | |
| Apple iPhone 6 Plus | |
| Honor 6 | |
Jeux
Le P8 n'est pas destiné aux amateurs de jeux vidéos, mais le GPU ARM Mali-T628 MP4 suffira néanmoins à faire tourner “Asphalt 8” par exemple, de manière fluide avec les réglages poussés au maximum, avec seulement de légers et rares ralentissements à déplorer. Des jeux moins gourmands tels que “Angry Birds”, “Clash of Clans” ou “Anno” ne posent aucun problème au smartphone. Les jeux à venir les plus gourmands pourraient bien dépasser les capacités du P8, toutefois.
Emissions
Températures
Les températures des surfaces du P8 sont agréables, un résultat direct du SoC peu puissant. Le smartphone ne peut même pas être qualifié de tiède au repos, puisque sa température n'atteint que 33,2 °C. Lorsque l'on fait travailler le processeur, le P8 reste "frais" puisque les températures se stabilisent à 35,7 °C.
Les températures sous le châssis sont plus élevées, toutefois. Nous avons utilisé le test de batterie GFXBenchmark pour mesurer les fréquences des processeurs et la température de la batterie lorsque le smartphone travaille à haut régime. Malheureusement, le maintien de températures basses est obtenu en bridant les performances. Nous avons répété le test T-Rex Onscreen trente fois d'affilée. A seulement 11 fps, c'est loin d'être fluide, et ça le devient encore moins après le premier test. Au fur et à mesure que nous répétons le test et que la température augmente, les performances se réduisent et la différence est d'environ 40% à la fin du test.
(+) La température maximale du côté supérieur est de 35.7 °C / 96 F, par rapport à la moyenne de 35.1 °C / 95 F, allant de 21.9 à 63.7 °C pour la classe Smartphone.
(+) Le fond chauffe jusqu'à un maximum de 31.3 °C / 88 F, contre une moyenne de 33.9 °C / 93 F
(+) En utilisation inactive, la température moyenne du côté supérieur est de 29.6 °C / 85 F, par rapport à la moyenne du dispositif de 32.8 °C / 91 F.
Haut-parleurs
Les deux haut-parleurs sur le dessous du châssis ne sont pas situés au meilleur endroit, mais ils sonnent bien et fort. Le son reste bien équilibré jusqu'à 60% du volume maximum. Les médiums sont audibles, et on peut même discerner des basses ; on pourrait envisager d'écouter quelques pistes sur ces haut-parleurs de temps à autre. Poussez le volume au maximum, cela-dit, et les sons deviennent métalliques, et se réverbèrent légèrement. Pour un smartphone, ces haut-parleurs sont très corrects, bien qu'ils restent clairement inférieurs à ceux du HTC One M9.
La prise jack stéréo délivre un son de bonne qualité. Le casque inclus n'est pas fait pour écouter de la musique, le son est étouffé et mal équilibré.
Gestion de la Batterie
Consommation d'énergie
La consommation d'énergie du P8 est étonnamment élevée, et il semble que l'écran soit le principal coupable. La consommation augmente largement lorsque l'on règle la luminosité au maximum : la consommation au repos, sans être connecté au réseau, peut augmenter jusqu'à 2 Watts.
Nos mesures restent très hautes lorsque le smartphone travaille à haut régime : avec une consommation maximale de 7,4 Watts, le P8 consomme autant que le One M9 (7,5 watts) et plus que le Galaxy S6 Edge (6,8 watts), alors que ces deux modèles rivaux sont équipés de SoC bien plus puissants.
Avec sa puissance de charge nominale de seulement 5 Watts, le chargeur fourni n'est pas assez puissant. Charger complètement le smartphone peut prendre jusqu'à trois heures, étant donné que la Quick Charge n'est pas disponible.
| Éteint/en veille |   0 / 0.1 Watts |
| Au repos |  0.7 / 2 / 2.1 Watts |
| Fortement sollicité |
4.9 / 7.4 Watts |
    
| |
Légende:
min: ,
med: ,
max: Voltcraft VC 870 | |
Autonomie de la Batterie
La capacité de 2680 mAh de la batterie est élevée au regard de l'extrême finesse du châssis, mais la consommation d'énergie toute aussi élevée raccourcit l'autonomie du smartphone, au final moindre que chez certains modèles rivaux. L'endurance du P8 mesurée par notre test Reader est courte. Seul le HTC One M9 dure moins longtemps. D'un autre côté, le P8 s'en sort mieux que les autres flagships à haut régime d'utilisation. En standardisant la luminosité de l'écran, le P8 se classe dans la moyenne, mais sept heures d'utilisation mesurées par le test WiFi et dix heures par le test vidéo sont tout de même des résultats honorables.
Nous avons beaucoup utilisé le P8 et nous n'avons eu aucun mal à faire durer la batterie une journée entière, même en utilisant le smartphone de manière intensive. Notre batterie a duré 36 heures, mais il faudra tout de même la recharger tous les soirs si l'on utilise la caméra fréquemment.
| Huawei P8 Mali-T628 MP4, Kirin 930, 16 GB eMMC Flash | Samsung Galaxy S6 Edge Mali-T760 MP8, Exynos 7420, 32 GB UFS 2.0 Flash | HTC One M9 Adreno 430, 810 MSM8994, 32 GB eMMC Flash | Sony Xperia Z3 Adreno 330, 801 MSM8974AC, 16 GB eMMC Flash | Motorola Moto X 2. Gen 2014 Adreno 330, 801 MSM8974AC, 16 GB eMMC Flash | Nokia Lumia 930 Adreno 330, 800 MSM8974, 32 GB eMMC Flash | Apple iPhone 6 Plus PowerVR GX6450, A8, 64 GB eMMC Flash | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Autonomie de la batterie | 16% | -10% | 8% | 4% | 25% | 28% | |
| Reader / Idle | 826 | 1349 63% | 805 -3% | 1203 46% | 1078 31% | 1387 68% | 1436 74% |
| H.264 | 581 | 417 -28% | 421 -28% | 682 17% | 604 4% | 675 16% | |
| WiFi v1.3 | 434 | 534 23% | 348 -20% | ||||
| Load | 215 | 224 4% | 236 10% | 132 -39% | 165 -23% | 175 -19% | 199 -7% |
| WiFi | 573 | 672 | 617 | 1002 | 777 |
Points positifs
Points négatifs
Verdict
Le P8 est la preuve que les constructeurs chinois, et Huawei en particulier, peuvent concevoir de très bons smartphones. Le P8 est très réussi sous de nombreux aspects et rivalise avec des flagships bien plus chers, tels que ceux de Samsung, HTC et Apple.
Notre exemplaire de test combine matériaux de haute qualité, aluminium et verre, dans un châssis extrêmement fin. L'écran rend bien et nos mesures sont bonnes, malgré la résolution inférieure à la QHD. La caméra prend de très bonnes photos, y compris en conditions d'éclairage suboptimales. Les modules de communication fonctionnent tous très bien.
Huawei peut encore améliorer sa copie sur certains points. La connectivité, en particulier, ne supporte pas plusieurs fonctionnalités attendues d'un flagship de l'année 2015. Le WiFi à la norme AC devrait être inclus, même dans cette gamme de prix, et nous aurions aimé pouvoir utiliser la 4G LTE Cat. 6. Les performances laissent également à désirer pour un smartphone haut de gamme.
Le P8 est le meilleur smartphone de Huawei à ce jour.
Pour 499 euros toutefois, Huawei offre sans aucun doute avec le P8 un excellent rapport qualité/prix. Un rival mieux équipé vous donnera certes accès à des modules de communication plus modernes, un écran ou une caméra potentiellement légèrement meilleurs, mais il vous en coûtera plusieurs centaines d'euros supplémentaires.
Huawei P8
- 05/05/2015 v4 (old)
Daniel Schmidt
Price comparison
