Critique complète du PC portable convertible Lenovo Yoga 2 Pro
Il y a près d'un an que l'IdeaPad Yoga 13 avait donné un grand coup de pied dans la fourmilière qu'était le marché des Ultrabooks. Un concept indéniablement original pour un positionnement tarifaire substantiel mais tout à fait raisonnable. Nous étions parmi ceux qui ont été réellement impressionnés par les efforts de Lenovo, en témoignent nos louanges sur la robustesse et l'ingéniosité de la construction, ses bonnes performances, son très bon écran et ses périphériques d'entrée très réactifs. Il y avait néanmoins une marge de progression pour que son successeur puisse amener son lot d'améliorations : autonomie, poids, luminosité et résolution de la dalle.
Aujourd'hui, nous avons entre les mains l'essai numéro 2 de Lenovo : le Yoga 2 Pro, un nouveau venu dans la famille Ideapad Yoga. Il est architecturé autour de la plateforme Haswell et se veut le digne successeur du Yoga 13. Notre exemplaire de test comprend un processeur ULV Ultra Basse Tension Intel Core i5-4200U et 4 Go de mémoire vive RAM DDR3L adossés à un SSD de 128 Go : cette configuration représente plus ou moins la norme (qui reste des spécifications respectables) pour un Ultrabook moderne. Mais le composant le plus excitant est sans conteste l'écran LCD : avec une dalle IPS d'une résolution de 3200x1800, le Yoga 2 Pro affiche bien plus de pixels que le Yoga 13. Et les réjouissances ne s'arrêtent pas là : le Yoga 2 Pro est plus fin et léger que son prédécesseur tout en amenant sur la table une autonomie accrue. Tout cela pour 949 euros en France. Avec tous ses arguments, où se place donc le Yoga 2 Pro dans le paysage des Ultrabooks ? Commençons donc notre test de l'un des convertibles les plus attendus de cette fin d'année.
Châssis
Au premier regard, le Yoga 2 Pro semble en tout point identique au Yoga 13. Mais après un petit bout de temps passé avec ce convertible contorsionniste, certaines différences apparaissent et confèrent une singularité esthétique au Yoga 2 Pro. Son encombrement a légèrement été revu pour arriver à des dimensions de 16 mm (H) x 329 mm (L) x 219 mm (l) (pour rappel les dimensions du Yoga 13 sont 17 x 333 x 225). Le poids s'est délesté de près de 150 grammes, l'ordinateur ne pesant plus que 1,40 kg (au lieu du kilo 55 du Yoga 13). Les autres changements cosmétiques sont relativement mineurs mais les bienvenus : le cadre de l'écran est dorénavant de type bord à bord et le bouton tactile Windows du mode tablette a été incrusté dans la vitre protectrice. Les boutons qui s'alignent sur le côté de la machine ont été réarrangés, bouton de mise sous tension n'est plus placé sur la façade avant (une position bien mal pensée) mais avec les autres touches pour un confort accru. Le boitier garde une inclination vers les formes biseautées.
La construction et les matériaux utilisés, sont d'un autre côté quasiment les mêmes : ces éléments nous avait impressionnés la première fois avec le Yoga 13, et rien n'a changé depuis. Les surfaces au toucher doux arborent le dessus mat argenté du capot de l'écran et le repose-poignets (une surface texturée et caoutchouteuse, la même que sur le Yoga 13). Tout le reste est à dominance plastique, mais le résultat est rigide sans défauts apparents (espaces, manque de soin dans l'assemblage) bien qu'il ne puisse donner la même expérience qu'un boitier en aluminium et fibre de carbone (les matières qui habillent les Ultrabooks les plus haut de gamme actuels). Le Yoga 2 Pro se destine clairement à concurrencer les modèles d'entrée de gamme où le rapport qualité prix compte le plus mais qui coûtent près de la moitié du prix demandé par le Yoga.
La différence de prix est légitimée par une bien plus grande robustesse : quasiment aucune faiblesse de rigidité de la base du châssis lorsque la machine est posée sur une surface dure, le clavier ne plie que très légèrement et ce seulement en son centre. La base du châssis et le capot de l'écran peuvent tous deux être déformés lorsque l'ordinateur est ouvert, ce qui peut provoquer des distorsions de l'image à l'écran, mais rien de bien critique dans la mesure où l'ensemble est vraiment rigide une fois fermé. Un point un peu moins flatteur : les charnières. Assez robustes pour maintenir l'écran en place, mais pas assez pour prévenir les oscillations lors d'une tape ou de certaines tâches dont beaucoup d'utilisateurs ne peuvent se passer (en jeu par exemple). En conjonction avec la finition brillante, cela mène à de désagréables reflets animés lorsqu'une source de lumière est toute proche.
Sans détour, il est certain que ce sont les qualités de contorsionnistes du Yoga 2 Pro qui font la force de ce convertible : les retournés acrobatiques se résument en quatre modes d'opérations différents (ordinateur portable, tente, chevalet, tablette). Les charnières dont nous en avions parlés un peu plus haut font parfaitement leur part du travail, exception faite en mode Tablette où l'écran tend à osciller, de quoi rendre ce mode assez énervant lorsqu'une source de lumière provoque des reflets sur l'écran. Le mode Chevalet permet maintenant une utilisation agréable des boutons (grâce à la suppression d'une petite protubérance en bas de la machine). Le mode Tente a subi un petit lifting en ce qui concerne le liserai métallique sur le haut de la base qui a été abandonné pour un contour caoutchouté, en résulte une meilleure stabilité. Au final, l'étrangeté qu'est la présence du clavier en mode tablette est toujours de la partie, même si elle permet dorénavant une meilleure accroche.
L'accessibilité aux composants internes par souci de maintenance a été grandement améliorée sur le Yoga 2 Pro : presque tout est localisé sous la trappe de maintenance. L'opération est possible après avoir retiré les onze vis Torx (des vis peu communes il faut le dire, tout le monde n'a pas le tournevis correspondant dans sa boite à outils) qui sécurisent la dite trappe de maintenance.
Connectivité
La sélection des ports du Yoga 2 Pro est identique à celle de son prédécesseur, bien qu'une fois de plus quelques réarrangements aient été opérés. Il y a toujours deux ports USB, un USB 2.0 et un USB 3.0 mais celui qui est sur le côté gauche a plus d'espace pour accueillir un périphérique plus imposant. Cela s'explique par la transformation du port HDMI en un port mini HDMI. Le lecteur de cartes mémoires SD est passé de l'autre côté de la machine pour accompagner la prise d'alimentation. Les seuls autres ports sont sur la partie droite : prise audio combo 3.5 mm, port USB 2.0 mais aussi tous les autres boutons. Une réorganisation bien plus efficace selon nous.
Communication
L'adaptateur sans-fil intégré dans le Yoga 2 Pro est une carte Intel Wireless-N 7260 de type 2x2 capable de transmettre à un débit maximal théorique de 300 Mbps. Bibande, il lui est possible de communiquer sur les réseaux de fréquences 2,4 GHz et 5 GHz. Mises à part les fonctionnalités WiFi WLAN, la carte est compatible avec la technologie Bluetooth 4.0 + HS pour se connecter à des périphériques proches. Compte tenu de la finesse du châssis, le Yoga 2 Pro n'inclut pas de port Ethernet.
S'il y a une chose qu'il nous fallait absolument mentionner, ce sont les grosses interruptions de connectivité sans-fil du Yoga 2 Pro. Le problème était assez incompréhensible : si la connexion restait belle et bien en place, l'ordinateur rapportait soudainement une connectivité limitée, nous forçant à reconnecter manuellement la connexion. Nous avons associé l'ordinateur à deux routeurs différents pour éloigner cette variable dans l'équation : l'Asus RT-N66U et le MediaLink MWN-WAPR150N. Le résultat est malheureusement le même. Une mise à jour des pilotes a réglé notre problème, mais bien des utilisateurs rapportent que le problème persiste et ont manifesté leur mécontentement sur le forum de Lenovo. Il semblerait que l'association de Windows 8.1 et de l'adaptateur Intel en soit la cause : d'autres ordinateurs seraient aussi touchés par ce phénomène.
Accessoires
Le Lenovo Yoga 2 Pro est livré avec un adaptateur secteur compact de 65 Watts, pour un poids de 292 grammes. Aucun autre accessoire n'est inclus dans la boite à la livraison. La garantie de 12 mois demande à ce qu'on renvoie la machine en usine, mais comme tous les produits Lenovo des mises à niveau existent : extension jusqu'à 5 ans, intervention sur site, couverture contre les dommages accidentels, et conservation de votre disque dur défaillant en cas d'échange standard.
Périphériques d'entrée
Clavier
Le clavier du Yoga 2 Pro est en majeure partie le même que celui du Yoga 13 mais quelques différences sont à relever. La faible hauteur des touches a été encore accentuée sur le Yoga 2 Pro : pour contraster la critique, nous dirons que le retour des touches est relativement clair et l'effort à fournir est très faible. Mais au final, la tape est légèrement moins agréable bien que cela ne soit que très peu perceptible à l'usage. On se réjouira en revanche du rétroéclairage du clavier, une fonctionnalité que nous avions mis sur notre liste de vœux lors du test du Yoga 13, même si on regrettera le manque d'uniformité et la présence d'un unique niveau de luminosité. Les points faibles que nous avions soulignés sur le Yoga 13 sont toujours d'actualité : les touches du côté droit manquent en largeur. Compte tenu de sa qualité d'Ultrabook, le clavier est apte à procurer une tape au final satisfaisante.
Pavé tactile
Le pavé tactile du Yoga 2 Pro est en fait plus petit que le Yoga 13 : le clavier ayant migré un peu plus bas dans le repose-poignets. Mais il reste très confortable quoique face à l'écran tactile, Lenovo n'aurait pas dû diminuer sa taille mais plutôt le contraire. Doux au toucher, sa finition en verre rend les mouvements aisés. Les clics droit et gauche dédiés sont bien plus faciles à utiliser que ceux qui sont simulés dans un clickpad (comme sur le moins coûteux IdeaPad Flex 14). Nous n'avons pas eu à faire à des mouvements erratiques du curseur ou d'enfoncement anormal lorsque les boutons étaient en position appuyés. Pour conclure gaiement, il faut noter que la reconnaissance des gestes multi-touch et leur interprétation sont impeccables.
Écran tactile
La dernière solution pour rentrer ses données, naviguer sur internet n'est autre que l'écran tactile multitouch reconnaissant jusqu'à 10 points de pression/doigts. Comme ce fut le cas avec le Yoga 13, nous n'avons rencontré aucun problème de reconnaissance et d'interprétation; l'écran a été capable non seulement de reconnaitre simultanément nos dix doigts mais aussi de comprendre et interpréter les gestes appliqués. Malgré l'absence d'un traitement de durcissement Corning Gorilla Glass, la vitre protectrice de l'écran tactile semble bien capable.
Motion Control
En bien des aspects, cette fonctionnalité semble plus tenir de l'argument marketing. Nous n'avons eu aucun mal à réaliser les gestes basiques du logiciel Lenovo Motion Control, mais les gestes un peu plus techniques comme la rotation de photos sont très difficiles à maitriser. Il ne reste pas moins que les gestes simples comme le défilement horizontal des photos sont fiables et fonctionnels.
Écran
L'écran du Yoga 2 Pro est un modèle brillant de 13,3 pouces et de technologie IPS, certainement l'argument fort du convertible de Lenovo. Pour quelle raison ? Celle-ci est toute trouvée : la dalle arbore une résolution QHD+ de 3200x1800 pixels qui offre littéralement le double de pixels que ce soit sur l'axe horizontal ou vertical pour un total de 5,76 millions de pixels (le Yoga 13 faisait un petit 1,44 million). En tenant compte de la taille de l'écran, la densité de pixel est de 276 PPI, soit bien plus que la plupart des autres Ultrabooks. Cela lui permet de titiller téléphones et tablettes dont les résolutions ont rapidement dépassé celles des ordinateurs portables.
Si cette performance est impressionnante, il se peut qu'elle verse un peu dans l'excès, du moins tant que les logiciels ne seront pas compatibles avec le nombre presque outrageux de pixels. Tous les points positifs qui accompagnent cette super haute résolution sont contrebalancés par une rangée d'inconvénients inhérents au statut de précurseur. Nous faisons allusion ici aux problèmes de mises à l'échelle dans certains programmes qui n'ont pas été conçus pour s'adapter à autant de pixels : certains contenus et certaines fenêtres sont incroyablement minuscules. Beaucoup d'applications sont par ailleurs incapable de mettre convenablement à l'échelle leurs parties textes, ce qui se traduit par des lettres déformées aux coins grossiers. Si cela n'est pas imputable au Yoga, cela reste un défaut handicapant qui résulte de la conception de ce convertible.
Au final, l'arrangement "pentile" croisé de 5 pixels comme sur la face d'un dé fait que les textes et autres éléments aux contours précis semble brouillés et floues à très faible distance. Indécelable en utilisation quotidienne, mais détectable avec une bonne vue. Peu de personnes seront gêner par ce problème, mais au vu des nombreux fils de discussions ouverts sur ce problème sur les téléphones mobiles, il se peut que cela prenne une plus grosse ampleur. La conception RGBW (présence d'un sous-pixel White/Blanc contrairement au traditionnel Red Green Blue/Rouge Vert Bleu) devrait adoucir l'appétit énergétique générale de l'ordinateur, mais cela se fait au détriment de la luminance colorimétrique, très visible dans les jaunes (qui semble légèrement vert, un jaune moutarde). La combinaison d'une mise à jour du BIOS et de celle du logiciel Lenovo Energy Manager permet d'améliorer la chose, mais certains rapportent que le problème existe toujours à un certain degré, même après cette manipulation.
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Homogénéité de la luminosité: 87 %
Valeur mesurée au centre, sur batterie: 302.5 cd/m²
Contraste: 496:1 (Valeurs des noirs: 0.749 cd/m²)
ΔE Color 3.14 | 0.5-29.43 Ø4.91
ΔE Greyscale 1.24 | 0.5-98 Ø5.2
40.49% AdobeRGB 1998 (Argyll 1.6.3 3D)
43.42% AdobeRGB 1998 (Argyll 2.2.0 3D)
63.3% sRGB (Argyll 2.2.0 3D)
42.03% Display P3 (Argyll 2.2.0 3D)
Gamma: 2.44
De manière subjective, l'organisation "pentile" des pixels donne des contours manquant de finesse et une luminance des couleurs à désirer. L'image est pour autant assez plaisante de loin : la luminosité est très bonne et les contrastes correctes, plus spécialement lors de scènes en mouvement (dans un film par exemple) où l'arrangement "pentile" est indécelable. Les mesures faites confirment notre ressenti : que ce soit dans un sens ou dans l'autre, la luminosité moyenne est de 340.5 cd/m² soit bien au-dessus des 268.3 cd/m² mesurés sur le Yoga 13 et 10 cd/m² de moins que les 350 cd/m² promis par Lenovo. La luminosité maximale est bridée sur batterie, où le dernier palier donne une luminosité de 302.5 cd/m². La valeur est correcte mais un peu décevante. Le ratio contrastes de 496:1 est de fait bien en-dessous du Yoga 13 (923 pour 1), mais la différence n'est pas si facile à mettre en évidence en utilisation quotidienne dans la mesure où la valeur reste correcte. Les noirs sont affectés par cette baisse de contrastes avec une valeur de 0.749 (Yoga 13: 0.31). L'homogénéité de la luminosité est bonne avec une distribution homogène à 87%.
Curieusement, alors que Lenovo clame que la dalle utilisée est de technologie IPS couvrant à 74% le spectre sRGB, notre sonde n'a révélé qu'une couverture à hauteur de 58%. Nous ne savons pas vraiment ce qui est à l'origine de cette disparité, peut-être les étrangetés propres à la technologie RGBW, mais nous n'en sommes sûrs.
Au tour de CalMAN 5 de se prononcer : comme mentionnée plus haut, la déviation absurde vers le jaune est avérée. L'étalonnage a été fait avant d'appliquer la mise à jour du BIOS, il se peut que les choses soient bien meilleures après. Néanmoins, le constat est majoritairement positif : un DeltaE moyen de 3,14 (idéal : 0) et un gamma total de 2,44 (idéal : 2.2) post-étalonnage, des valeurs plutôt satisfaisantes.
Du fait de la vitre protectrice bord à bord, utiliser le Yoga 2 Pro à l'extérieur n'est confortable qu'à l'ombre. La très bonne luminosité maximale de 303 cd/m² sur batterie si elle aide à réduire dans une certaine mesure les reflets sur la dalle brillante, l'artifice reste impuissant dans les environnements lumineux ou bien éclairés. D'un autre côté, les angles de vue sont comme attendus fantastiques, merci à la technologie IPS de la dalle utilisée.
Performances
Le Yoga 2 Pro est proposé à la configuration avec trois processeurs, tous appartenant à la famille Haswell (une architecture dont le procédé affiche une finesse de gravure de 22 nm). L'entrée de gamme est constituée de l'Intel Core i3-4010U (1,7 GHz) alors que le haut de gamme est composé du Core i7-4500U (1,8 GHz nominal pour une fréquence Turbo maximale de 3,0 GHz). Notre exemplaire de test nous a été livré avec un choix intermédiaire, l'Intel Core i5-4200U : une fréquence de base nominale de 1,6 GHz pour une fréquence Turbo Boost maximale de 2.6 GHz (sur un seul noyau) ou 2,3 GHz (sur les deux noyaux). Avec TDP de seulement 15 W, c'est 2 W de moins que le processeur Ivy Bridge Core i5-3317U du Yoga 13. De plus amples informations sont à trouver dans notre base de données processeur.
A l'heure actuelle, une seule configuration mémoire vive RAM est proposée pour les modèles CTO (personnalisée à la commande) : 4 Go de mémoire vive RAM DDR3L-1600 MHz, la même quantité que sur le modèle testé. Les modèles préconfigurés que l'on retrouve à la vente au détail offrent jusqu'à 8 Go. La mémoire vuve est directement soudée à la carte mère : il n'est donc pas possible de mettre à niveau la mémoire vive sans changer de carte mère. Il faudra noter l'absence d'emplacements additionnels SODIMM pour accueillir des barrettes mémoires.
Afin de vérifier la constance des performances entre les scénarios branché sur secteur et sur batterie, nous avons lancé une session de 3DMark 06 loin de la prise secteur; le score est de 5509 (contre 5584 point sur secteur), rien qui ne puisse laisser entendre un bridage sur batterie. DPC Latency Checker n'a trouvé aucun pic de latence, même avec les modules sans-fil activés.
Processeur
Selon notre base de données de processeurs, les performances du Core i5-4200U devraient être très similaires au processeur Ivy Bridge Intel Core i5-3337U : légèrement au-dessus du i5-3317U que nous avions testé avec le Yoga 13. A ce propos, les tests synthétiques processeur du Yoga 2 Pro donnent des résultats mitigés. Face aux autres ordinateurs intégrant un Core i5-4200U, les 726 secondes obtenues sous wPrime 1024m ne sont pas si mauvaises (même si le résultat moyen est à l'heure actuelle de 718 secondes), mais les 804 secondes sous superPi 32m est décevantes. Les résultats ne sont pas aussi consistants que sur ses concurrents les Microsoft Surface Pro 2 (wPrime 1024m: 661 / superPi 32m: 722) et Lenovo ThinkPad T440s 20AQ-S00500 (658 / 740). Il en est de même sous Cinebench R11.5 Multi 64-bit, où le Yoga atteint un petit 2.39, rien qui ne puisse le démarquer de la foule.
Performances globales
En ne tenant pas compte du manque de performances du processeur (pas une surprise), les performances globales du système sont tout sauf mauvaises. De manière subjective, le chargement des applications est rapide, le démarrage et la mise hors tension de la machine sont incroyablement courts. La présence d'un SSD véloce n'y est sûrement pas pour rien (ce que nous allons confirmer ou infirmer un peu plus loin dans ce test).
Nous avons fait appel à PCMark pour confirmer nos impressions. Le Yoga 2 Pro s'en sort avec un score de respectivement 4670 et 10818 points sous PCMark 7 et PCMark Vantage, un témoignage fort des excellentes performances générales du système. C'est même légèrement mieux que les 4396 points sous PCMark 7 du Yoga 13. Cela suffit largement pour que le système ne soit jamais désagréable à l'utilisation quotidienne en manquant de réactivité. PCMark Vantage n'étant pas compatible avec Windows 8, nous n'avons pour l'heure aucun score sous ce test synthétique à comparer avec celui du Yoga 13.
PCMark Vantage Result | 10818 points | |
PCMark 7 Score | 4670 points | |
Aide |
Appareils de stockage
L'unité de stockage est responsable de la réactivité des applications et avec le Yoga 2 Pro, le choix se limite à trois options : un SSD de 128, 256 ou 512 Go. Notre modèle de test nous a été livré avec le SSD de 128 Go, plus précisément un SSD en mSATA de référence Samsung PM841 MZMTD128HAFV. Ses performances sont bonnes, avec un score total de 732 sous AS SSD pour un débit en lecture séquentielle de 501.27 MB/s. Il s'agit donc d'un disque très rapide pour ce qui est d'accéder à ses données. Son seul point faible qui n'est pas des moindres se situe au niveau de ses performances en écriture : avec seulement 129.67 MB/s, il s'agit de la valeur le plus faible de tous les SSD modernes testés.
Si cela vous est problématique, il est heureusement très aisé de remplacer l'unité de stockage dans le Yoga 2 Pro. Les composants internes étant pour leur majorité directement accessibles par l'utilisateur en retirant la trappe de maintenance intégrale arrière, remplacer le SSD mSATA pour un compère encore plus véloce s'avère être un jeu d'enfant.
Performances graphiques
La carte graphique du Yoga 2 Pro n'est autre que la puce intégrée Intel HD Graphics 4400 dont la fréquence de fonctionnement s'échelonne entre 200 et 1000 MHz (la fréquence maximale avec la technologie Turbo Boost). A la manière de l'expérience que nous avons connue avec l'IdeaPad Yoga 13 une année plus tôt (en fait, avec la plupart des machines ULV Ultra Basse Tension), les performances graphiques sont à la merci de l'incapacité de l'appareil à maintenir sa fréquence Turbo Boost maximale (comme sur certains de ses concurrents). Quand une charge est appliquée, la carte graphique commence à la fréquence de 1000 MHz (fréquence Turbo Boost maximale) pour ensuite retomber rapidement à 500 – 600 MHz et s'y stabiliser. Nous avons observé ce comportement lorsque la machine atteignait les 65° C : en-dessous de cette ligne de démarcation, la technologie Turbo Boost fonctionnait à merveille.
Sans être étonnés, les performances en jeu sont affectées dans une certaine proportion, même si les scores obtenus sont tout de même au-dessus de la moyenne et de ses concurrents équipés de manière similaire. Avec des scores de 5584 et 897 points sous 3DMark 06 et 3DMark 11, les résultats font honneur à son patrimoine ULV, même s'il est facilement battu par l'Acer Aspire V7-582P-6673 (respectivement 6204 et 964 points). Il reste que celui-ci se bat dans une toute autre ligue que les Yoga 13 4368 et 573 (qui affiche des scores correspondants à des plate-formes ULV pré-Haswell).
Nos tests en jeu grandeur nature font échos à ces résultats. Des scores en général bons, mais rien qui ne puisse être écrit dans les annales de la catégorie des Ultrabooks convertibles. Les résultats sont à trouver ci-dessous.
3DMark 03 Standard | 14227 points | |
3DMark 06 Standard Score | 5584 points | |
3DMark Vantage P Result | 3742 points | |
3DMark 11 Performance | 897 points | |
Aide |
Bas | Moyen | Élevé | Ultra | |
---|---|---|---|---|
Metro 2033 (2010) | 16.67 | 12.33 | 6.29 | |
StarCraft 2 (2010) | 116.3 | 32.4 | 18.4 | 10 |
BioShock Infinite (2013) | 31.43 | 16.21 | 14.06 | 4.68 |
Nuisances
Nuisances sonores
La prestation du Yoga 2 Pro est excellente dans ce domaine. Nous avons enregistré une nuisance sonore maximale de moins de 37.2 dB(A) même à lourde charge, pour une valeur moyenne de 29.9 dB(A) à faible charge. Comme le suggèrent toutes ces mesures, l'ordinateur n'est jamais bruyant, quel que soit le scénario. Les niveaux de nuisance à charge sont similaires au Yoga 13 avec la petite exception à faible charge : 5 dB(A) de moins, ce qui reste tout de même conséquent.
Degré de la nuisance sonore
Au repos |
| 29.8 / 29.9 / 30 dB(A) |
Fortement sollicité |
| 34.2 / 37.2 dB(A) |
| ||
30 dB silencieux 40 dB(A) audible 50 dB(A) bruyant |
||
min: , med: , max: BK Precision 732A (à 15 cm de distance) |
Chauffe
Cette faible nuisance sonore ne se fait heureusement pas au détriment d'une chauffe excessive, mais seulement un léger accroissement. Alors que le point le plus chaud du Yoga 13 à charge était à 41,6 °C dans le coin supérieur droit sous la machine, le Yoga 2 Pro est de 4 °C plus chaud avec 45,8 °C en son centre haut du clavier. Cela reste une chauffe très correcte et en rien problématique. Le dessous est encore plus tiède avec un maximal de 43,2°C. A faible charge, aucune chauffe n'a été notée, le pic mesuré n'était que de 30,4°C
(-) La température maximale du côté supérieur est de 45.8 °C / 114 F, par rapport à la moyenne de 35.4 °C / 96 F, allant de 19.6 à 60 °C pour la classe Convertible.
(±) Le fond chauffe jusqu'à un maximum de 43.2 °C / 110 F, contre une moyenne de 36.8 °C / 98 F
(+) En utilisation inactive, la température moyenne du côté supérieur est de 25.7 °C / 78 F, par rapport à la moyenne du dispositif de 30.3 °C / 87 F.
(+) Les repose-poignets et le pavé tactile sont plus froids que la température de la peau avec un maximum de 25.2 °C / 77.4 F et sont donc froids au toucher.
(+) La température moyenne de la zone de l'appui-paume de dispositifs similaires était de 28 °C / 82.4 F (+2.8 °C / #5 F).
Test de torture
Nous soumettons toujours les machines que nous avons entre les mains à un test de torture, afin d'évaluer les capacités des appareils à maintenir leur niveau de performances à très forte charge. FurMark et Prime95 ont été utilisés afin de mettre en application notre test de torture.
A pleine charge sur le processeur (via Prime95), la fréquence de ce dernier demeurait stable à 2.3 GHz, soit le maximum promis par la technologie Turbo Boost pour le Core i5-4200U lors d'une tâche multicœur. A charge maximale appliquée sur la carte graphique (vous l'aurez deviné, ici via FurMark), le tableau n'est pas aussi idyllique : si l'appareil voit sa carte graphique fonctionner à sa fréquence GPU Turbo maximale de 1000 MHz, une fois que la température atteint environ les 65°C la fréquence de la puce descend subitement vers la tranche des 550-600 MHz, bien loin de la fréquence maximale. On ne peut pas vraiment parler de bridage des fréquences étant donné que cela reste 200 MHz de plus que la fréquence nominale. Nous ne pouvons que déplorer l'incapacité du Yoga 2 Pro à maintenir sa fréquence Turbo.
Passons aux choses sérieuses : la combinaison simultanée d'une pleine charge sur le processeur et d'une autre sur la carte graphique. Le scénario s'il n'est en rien représentatif d'une utilisation "normale", il a au moins le mérite de pousser les machines testées à leur retranchement. Rien de bien surprenant au fait que le Yoga 2 Pro rende rapidement les armes : la puce graphique redescend rapidement à un petit 450 MHz tandis que les deux noyaux du processeur restaient bloqués à 897 MHz (soit la moitié de la fréquence nominale, ce que nous appelons le phénomène de throttling, comprenez autobridage par surchauffe/alimentation insuffisante).
Nous avons comme notre habitude lancé une boucle 3DMark 06 tout de suite après les rudes épreuves du test de torture afin d'évaluer l'incapacité de la machine à fournir un effort moindre dans la foulée. Ceux qui sont intéressés par le Yoga 2 Pro seront ravis d'apprendre qu'avec un score de 5531 points, le convertible contorsionniste de Lenovo n'en est pas affecté.
Haut-parleurs
Le Yoga 2 Pro est équipé de deux haut-parleurs montés sous le dessous. Comme tous les haut-parleurs de ce type, le son est bien meilleur lorsqu'un support en dur est utilisé pour poser l'ordinateur, les capacités sonores en modes Tablette, Tente, et Chevalet sont par conséquent restreintes. Les niveaux sonores sont néanmoins suffisants pour un son tout à fait équilibré. Ce n'est pas de la très grande qualité, mais cela reste supérieur à ce qu'embarquent ses concurrents.
Autonomie
Aussi innovant et impressionnant qu'était le Yoga 13, l'autonomie n'était pas son point fort. Il serait intéressant de voir si le Yoga 2 Pro et son processeur Haswell ont réussi à passer outre mesure l'appétit énergétique de l'écran ultra haute résolution voire faire mieux que son prédécesseur.
Pour notre premier test en ce qui concerne l'autonomie, nous avons simulé une charge maximale afin de d'évaluer l'autonomie minimale. Pour cela, nous avons configuré l'ordinateur de la sorte : profil énergétique "performances élevées", luminosité maximale, modules sans-fil activés et le test Battery Eater Pro Classic. 1 heure et 51 minutes, légèrement en-deçà du Yoga 13.
Totalement à l'opposé, l'autonomie maximale a été obtenue avec le profil "économie d'énergie", la luminosité minimale, les modules sans-fil éteints et le test Battery Eater Pro Reader. L'ordinateur a réussi à tenir 9 heures et 15 minutes.
Enfin, pour conclure nos évaluations sur l'autonomie du Yoga 2 Pro, nous avons lancé notre test navigation internet WiFi. Nous avons réactivé les modules sans-fil, mis le profil énergétique sur "utilisation normale", établi la luminosité sur le palier 5 sur 10 pour être le plus proche des 150 cd/m² et lancé un script qui simule un surf internet. Avec ces paramètres bien plus proches des conditions réelles d'utilisation, nous avons obtenu une autonomie de 5 heures et 35 minutes : plus d'une heure de plus que le Yoga 13 (4h29), mais bien moins que les autres Ultrabooks actuels, ceux dotés d'un écran haute-résolution et haute luminosité de configurations identiques inclus. Le Dell XPS 12-9Q33 par exemple tient 8 heures et 47 minutes dans les mêmes conditions.
Verdict
Le Yoga 2 Pro est au final un appareil ambittieux, qui peut se targuer d'intégrer l'un des écrans haute-résolution les plus surprenants que nous ayons eu à tester, tout en conservant sa conception convertible acrobatique mais surtout unique en son genre. Ses qualités ne se résument pas qu'à sa très grande qualité de construction et ses performances générales incroyablement bonnes : il faut citer le très bon duo clavier/pavé tactile mais aussi l'excellent écran multitouch à 10 points de pression. La liste des éloges ne s'arrête pas là puisque le Yoga 2 Pro contient remarquablement sa chauffe tout en restant en relativement silencieux, même à charge.
Il s'agit certainement d'un grand pas en avant par rapport au Yoga 13 mais il reste certains domaines dans lequel le Yoga 13 aurait pu mieux faire. Commençons par la dalle : aussi impressionnante qu'elle puisse être, l'arrangement des pixels en groupes de 5 (comme sur la face 5 d'un dé de jeu) et l'utilisation de sous pixels RGBW s'accompagnent d'effets secondaires assez inattendus (crénelage/distorsion de l'image du fait de l'organisation des pixels, saturation des couleurs, et autres bizarreries colorimétriques), ce qui risquent de déconcerter certains utilisateurs. Tout dans Windows ou dans ses applications n'est pas compatible avec une si haute résolution, il arrive que fréquemment la mise à l'échelle soit ratée, ce qui se traduit par des blocs de textes mal placés ou des éléments de l'interface graphique utilisateur bien trop petits ou bien trop gros. Le Yoga 2 Pro est perfectible sur son autonomie : si elle reste correcte, elle ne peut égaler celle des meilleurs Ultrabooks. Par ailleurs, le Yoga 2 Pro souffre d'autobridage lorsque de lourdes charges lui sont appliquées. Peut-être l'un des problèmes les plus ennuyants, la connectivité sans-fil WiFi accuse des déconnexions inexpliquées. L'écran tend à légèrement osciller en tape, un autre défaut qui peut rapidement incommoder le propriétaire du Yoga 2 Pro...
En les HP Spectre 13-h205eg x2, Dell XPS 12-9Q33, HP EliteBook Revolve 810, Sony Vaio Duo 13 SVD1321M2E, toutes de très bonnes machines, se trouvent les concurrents directes du dernier Lenovo. Le Yoga 2 Pro n'est pas finalement à plaindre, ses nombreuses qualités risquent fort d'attirer les regards de ceux qui sont à la recherche d'un très bon convertible, même avec ses quelques imperfections.
Toute la rédaction de Notebookcheck se joint à moi pour vous souhaiter un joyeux Noël.